1990 14e Coupe du monde de football
Pays du Calcio, trois fois vainqueur de la Coupe du monde tout comme le Brésil, l'Italie, malgré diverses polémiques sur le coût de l'aménagement des différents stades, a fait le nécessaire : des sommes de l'ordre de 25 milliards de francs ont été dépensées, et pourtant l'organisation dégagera des bénéfices, car une compétition regardée sur les petits écrans par plus d'un milliard de téléspectateurs permet la négociation par la F.I.F.A. – à l'instar de ce que fait le C.I.O. pour les Jeux Olympiques – de contrats de partenariat de l'ordre de 3 milliards de francs avec des sponsors. Au cours des phases qualificatives, la France n'a pu remonter le handicap du match nul concédé à Nicosie contre Chypre en octobre 1988 et, quelque regret qu'en ait Michel Platini, devenu sélectionneur à la suite de cette humiliation, elle ne sera pas au rendez-vous.
Rien ne manque à la cérémonie d'ouverture, ni la bénédiction papale donnée par Jean-Paul II, qui joua dans sa jeunesse gardien de but, ni la cérémonie colorée désormais de rigueur en de semblables circonstances. Six groupes vont qualifier seize équipes pour les huitièmes de finale à raison de trois pour quatre d'entre eux et deux pour les deux autres. Passent ce premier écueil : Italie et Tchécoslovaquie dans le groupe A, tandis que l'Autriche et les États-Unis n'iront pas plus loin ; l'étonnant Cameroun – déjà qualifié avant sa défaite (0-4) qui ne sera pourtant d'aucune utilité pour l'U.R.S.S. –, l'Argentine et la Roumanie dans le groupe B ; le Brésil et le surprenant Costa Rica, vainqueur 1 but à 0 de l'Écosse, éliminée comme la Suède dans le groupe C ; Allemagne, Yougoslavie et Colombie, car les Émirats arabes unis étaient dépassés, dans le groupe D ; Espagne, Belgique et Uruguay, difficile vainqueur de la Corée du Sud (1-0), dans le groupe E ; Angleterre, Eire, Pays-Bas, mais il y a eu dans ce groupe F cinq matchs nuls et une seule maigre victoire (1-0) des Anglais sur les Égyptiens.
Les huitièmes de finale voient un seul score important, la Tchécoslovaquie battant le Costa Rica 4 buts à 1 ; le Cameroun continue face à la Colombie (2-1), l'Angleterre face à la Belgique ; l'Allemagne et l'Argentine sortent les Pays-Bas (2-1) et le Brésil (1-0), mais sans aucun brio ; il faut les tirs au but ou la prolongation pour que l'Eire condamne la Roumanie (0-0) et la Yougoslavie l'Espagne (2-1) ; quant à l'Italie, elle ne trouve en face d'elle qu'un Uruguay vraiment trop lent (2-0).
Quarts de finale : Salvatore Schillaci, qui jouait l'an dernier en série B à Messine, est devenu “Toto” pour toute la péninsule et marque son quatrième but contre l'Eire (1-0), qui tombe avec les honneurs ; Matthaüs, sur penalty, permet à l'Allemagne de poursuivre sa route devant la Tchécoslovaquie à Milan ; le Cameroun livre encore un match superbe, mais cette fois Roger Milla, François Oman-Biyik et leurs coéquipiers s'inclinent au prix d'un penalty de Gary Lineker à la cent cinquième minute pour l'Angleterre (3-2) ; un pauvre score (0-0), mais 3 tirs au but à 2, et l'Argentine, avec son remarquable gardien Goicoechea, tire son épingle du jeu à Florence face à la Yougoslavie, “Pixie” Stojkovic n'ayant pas fait preuve de son talent habituel.
Qui sera finaliste ? Ce sont les tirs au but (4 à 3) qui sauvent l'Allemagne du sélectionneur Franz Beckenbauer contre l'Angleterre à Turin (1-1), tandis qu'à Naples, “chez lui”, au pied du Vésuve, Maradona en déclin mais capable encore de quelques étincelles participe tout de même à l'élimination de l'Italie (1-1, 4 tirs au but à 3 également) – qu'une troisième place acquise 2 buts à 1 le 7 juillet à Bari ne pourra consoler de ne pas avoir atteint la finale.[...]
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Écrit par
- Jean DURRY : écrivain, directeur du Musée du sport français, membre de l'Académie internationale olympique
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