1991 2e Coupe du monde de rugby
La deuxième Coupe du monde de rugby est organisée conjointement par les fédérations des îles Britanniques (Angleterre, pays de Galles, Écosse, Irlande) et la France. L'Afrique du Sud a aboli l'apartheid ; le 9 juillet 1991, le Comité international olympique a réintégré le comité sud-africain, mais il est encore trop tôt pour que les Springboks participent à la Coupe du monde de rugby. Les protagonistes demeurent les mêmes qu'en 1987, seules les Samoa occidentales remplaçant le Tonga. La Nouvelle-Zélande avait largement dominé la première édition de l'épreuve. Une des nations de l'hémisphère Nord peut-elle à son tour remporter la coupe William-Webb-Ellis ? Cent trois pays retransmettent les rencontres à la télévision (contre dix-sept en 1987), ce qui montre l'importance nouvelle de cette compétition.
Le 3 octobre à Twickenham, le match d'ouverture met aux prises, dans la poule A, l'Angleterre, qui a réalisé au printemps le Grand Chelem dans le Tournoi des cinq nations, à la Nouvelle-Zélande : grâce à un essai de Michael Jones, les All Blacks s'imposent (18-12). Les deux équipes se qualifient facilement pour les quarts de finale, les États-Unis et l'Italie présentant des formations bien inférieures.
Dans la poule B, le Japon et le Zimbabwe ne constituent que des faire-valoir. L'Écosse bat l'Irlande le 12 octobre à Murrayfield (24-15), et prend donc la première place.
La surprise vient de la poule C. L'équipe des Samoa occidentales bat le pays de Galles (16-14) le 4 octobre à l'Arms Park de Cardiff. Les Wallabies souffrent pour s'imposer face aux Samoans le 9 octobre à Pontypool (9-3). Australiens et Samoans disputeront les quarts de finale.
L'équipe de France évolue dans la poule D, en compagnie d'adversaires modestes. La sérénité ne règne pas chez les Tricolores. Le XV de France a pourtant réalisé un bon Tournoi des cinq nations (il a terminé deuxième, battu de peu, 19-21, par l'Angleterre à Twickenham pour le Grand Chelem). Mais l'entraîneur, Daniel Dubroca, a écarté le capitaine, Pierre Berbizier, et a retenu le jeune Fabien Galthié pour le remplacer en tant que demi de mêlée. De plus, les dirigeants ont promis aux joueurs une prime de 7 000 francs, laquelle tarde à être versée. Néanmoins, l'équipe de France se qualifie sans grande difficulté pour les quarts de finale, en battant la Roumanie (30-3), les Fidji (33-9) et le Canada (19-13).
Quarts de finale. Le 19 octobre au Parc des Princes, l'affrontement entre Français et Anglais se révèle houleux. Dès le début de la rencontre, Serge Blanco est « châtié », à la réception d'une chandelle, par les Anglais qui par cette tactique veulent déstabiliser le meilleur atout français. Ils y parviendront. Rory Underwood et Will Carling inscrivent chacun un essai, et l'Angleterre s'impose 19 points à 10. Serge Blanco vient de disputer son dernier match international et Daniel Dubroca cédera sa place d'entraîneur du XV de France à Pierre Berbizier le 23 décembre. Le 19 octobre également, à Murrayfield, l'Écosse élimine les Samoa occidentales (28-6). Le 20 octobre à Lille, la Nouvelle-Zélande se qualifie aux dépens du Canada (29-13). Le même jour, au stade de Lansdowne Road à Dublin, malgré deux essais du trois-quarts aile australien David Campese, l'Irlande mène 18 points à 15 face à l'Australie à une minute de la fin du match, pour le plus grand bonheur des 55 000 spectateurs. Un ultime essai de Michael Lynagh permet néanmoins aux Wallabies de s'imposer sur le fil (19-18).
Demi-finales. Le 26 octobre à Murrayfield, devant 60 000 spectateurs, Écosse et Angleterre se mesurent, avec pour enjeu, outre la place en finale, la suprématie sur l'hémisphère Nord. Après une demi-heure, les Écossais, galvanisés par leur capitaine, le pilier [...]
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Écrit par
- Pierre LAGRUE : historien du sport, membre de l'Association des écrivains sportifs