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1994 15e Coupe du monde de football

Au cours des années 1970, Pelé, Beckenbauer ou Cruijff n'avaient pas réussi à faire du soccer un sport populaire ; c'est pourtant aux États-Unis qu'a été confiée, le 4 juillet 1988, la charge d'organiser en 1994 la XVe Coupe du monde de football. Cent quarante-trois pays se sont engagés, et parmi eux la France, qui pense bien avoir son billet en poche le 13 octobre 1993, à huit minutes de la fin du match contre Israël à Paris ; un résultat positif contre ce modeste adversaire lui suffit, or elle mène 2 buts à 1, mais va encaisser successivement un but à la quatre-vingt-troisième minute et un tir canon d'Atar à quelques secondes de la fin ; cet ennui tourne à la catastrophe le 17 novembre lorsque, à la quatre-vingt-dixième minute au Parc des Princes toujours, une contre-attaque miraculeuse des Bulgares aboutit au shoot de Kostadinov qui se loge sous la barre de Bernard Lama : 2 buts à 1 pour la Bulgarie, la tête du sélectionneur Gérard Houllier tombe, et le onze tricolore ne connaîtra pas Boston, Chicago, Dallas, Detroit, Los Angeles, New York, Orlando, San Francisco ou Washington.

Débutant le 17 juin, marquée par la chaleur et par une affluence considérable dans un pays jusqu'alors peu réceptif aux charmes du ballon rond, la phase finale de la World Cup réunit les vingt-quatre équipes, réparties en six groupes, quatre d'entre eux qualifiant trois équipes et les autres deux seulement. Dans le groupe A, Roumanie, Suisse et États-Unis passent le premier obstacle, alors que la Colombie, arrivée avec les plus grandes ambitions, échoue, le malheureux défenseur Andres Escobar, qui a marqué contre son camp face aux Américains, va, de retour dans son pays, être à vingt-sept ans assassiné par un supporter ou un parieur déçu. Dans le groupe B, le Brésil et la Suède se détachent, au détriment de la Russie et du Cameroun, préparés tous deux dans de très mauvaises conditions. Le groupe C rend un verdict favorable à l'Allemagne et à l'Espagne, Corée du Sud et Bolivie n'ayant pas pesé lourd. Dans le groupe D, le Nigeria – qui tient un rôle similaire à celui du Cameroun en 1990 –, la Bulgarie et l'Argentine, pourtant frappée de plein fouet car Diego Maradona, que l'on croyait revenu de très loin après un but magistral contre la Grèce, a été convaincu de dopage à l'éphédrine et sera exclu de la Coupe le 30 juin, se qualifient avec 6 points, les Grecs se retirant avec un “zéro pointé”. Le groupe E voit une qualification difficile du Mexique, de l'Eire et de l'Italie avec 4 points comme la Norvège, unique éliminée d'une poule où, en six matchs, une seule équipe, le Mexique, s'est montrée capable de marquer deux buts. Dans le groupe F, Pays-Bas, Arabie Saoudite et Belgique émergent avec 6 points, le Maroc étant hors du coup.

Du 2 au 5 juillet, pour les huitièmes de finale, certains matchs se dénouent sans gros problèmes : Pays-Bas - Eire (2-0), Suède-Arabie Saoudite (3-1), Espagne-Suisse (3-0). D'autres sont plus serrés : un petit but de Bebeto ne survient qu'à la soixante-seizième minute pour que le Brésil mette fin au très honorable parcours des États-Unis (1-0) ; la Belgique ne revient que trop tard sur l'Allemagne (2-3), et c'est sur le même score que la Roumanie, avec Hagi, bat l'Argentine ; Bulgarie et Mexique (1-1) ne sont départagés que par les tirs au but (3-1). Mais la sensation manque de se produire à Boston, le 5 juillet, car le Nigeria mène depuis la vingt-septième minute et Roberto Baggio n'arrache l'égalisation qu'à moins de cent vingt secondes de la fin du temps réglementaire, puis qualifie la Squadra Azzurra, à la cent deuxième minute sur penalty.

En quarts de finale, le 9 juillet à Dallas, le Brésil (Romario, Bebeto) et les Pays-Bas sont encore à égalité (2-2) à la quatre-vingt-unième[...]

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Écrit par

  • : écrivain, directeur du Musée du sport français, membre de l'Académie internationale olympique

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