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1995 82e Tour de France

La course

L'Espagnol Miguel Indurain n'a pas disputé le Giro. Cette année plus encore que d'habitude, son unique objectif est le Tour de France. Un nouveau succès, et il rejoindra dans le gotha les Français Jacques Anquetil et Bernard Hinault ainsi que le Belge Eddy Merckx, les trois quintuples vainqueurs de la Grande Boucle.

Changeant quelque peu ses habitudes, Miguel Indurain n'attend pas le premier contre la montre pour s'affirmer : dans les Ardennes belges, entre Charleroi et Liège (septième étape, 203 km), il attaque dans le mont Theux, à 25 kilomètres de l'arrivée ; seul le Belge Johan Bruyneel – qui ne lui accorde aucun relais, va remporter l'étape et endosser le maillot jaune – parvient à l'accompagner ; à l'arrivée, l'Espagnol a distancé ses principaux rivaux de 50 secondes ; le gain semble faible, mais l'audace inhabituelle d'Indurain a surpris les observateurs aussi bien que ses concurrents. Le lendemain, entre Huy et Seraing (54 km contre la montre), Indurain s'impose ; mais, cette fois, les écarts se sont réduits : le Danois Bjarne Riis ne perd que 12 secondes, le Suisse Tony Rominger, 58 secondes. L'Espagnol s'empare cependant du maillot jaune.

Dans les Alpes, Miguel Indurain confirme son statut : lors de la dixième étape (Aime-La Plagne - L'Alpe-d'Huez, 162,5 km), remportée par l'Italien Marco Pantani, Indurain se classe deuxième ; seuls le Suisse Alex Zülle et le Danois Bjarne Riis sont parvenus à rester en sa compagnie. L'Espagnol vit son unique moment de doute le 14 juillet, entre Saint-Étienne et Mende (douzième étape, 222,5 km) : le Français Laurent Jalabert attaque dès le départ, quatre coureurs l'accompagnent ; ils comptent plus de 10 minutes d'avance ; Jalabert gagne l'étape ; Indurain (huitième) concède 5 min 58 s. À Paris, Laurent Jalabert se classera finalement quatrième (à 8 min 24 s).

Le 19 juillet, un drame se produit dans la descente du Portet-d'Aspet : l'Italien Fabio Casartelli chute et trouve la mort.

Vainqueur de la dix-neuvième étape (un circuit de 46,5 km contre la montre autour du lac de Vassivière), Miguel Indurain s'adjuge le Tour de France pour la cinquième fois. Même s'il est le premier coureur à remporter cinq succès consécutivement, sa méthode, fondée sur le calcul plus que sur le panache, et son désintérêt pour les autres épreuves du calendrier cycliste laissent de nombreux observateurs penser qu'il n'a pas définitivement rejoint ses trois glorieux prédécesseurs dans le gotha. Néanmoins, on voit mal ce qui pourrait l'empêcher d'ajouter un sixième succès en 1996, entrant cette fois définitivement dans la légende.

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Écrit par

  • : historien du sport, membre de l'Association des écrivains sportifs

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