1997 84e Tour de France
La course
L'Espagnol Miguel Indurain a pris sa retraite sportive. Le Danois Bjarne Riis, vainqueur en titre, fait figure de favori du Tour. Son principal rival semble, en fait, être l'Allemand Jan Ullrich, son propre coéquipier au sein de la formation Telekom.
Au pied des Pyrénées, le Français Cédric Vasseur, vainqueur de la cinquième étape (Chantonnay-La Châtre, 261,5 km) à l'issue d'une échappée de quelque 150 kilomètres, porte le maillot jaune. Dans la neuvième étape (Pau-Loudenvielle, 182 km), Jan Ullrich constate que Bjarne Riis ne semble pas au mieux de sa forme, mais, en raison des impératifs de la course d'équipe, s'abstient d'attaquer. Le Français Laurent Brochard s'impose. La dixième étape conduit les coureurs de Luchon à Andorre-Arcalis (252,5 km). Dans la montée finale, Jan Ullrich part seul. Il remporte l'étape. L'Italien Marco Pantani et le Français Richard Virenque concèdent 1 min 8 s, Bjarne Riis, 3 min 23 s. Le pouvoir vient de changer de main.
Jan Ullrich confirme sa domination en gagnant la douzième étape (un circuit de 55 km contre la montre autour de Saint-Étienne), reléguant Richard Virenque, pourtant deuxième de l'étape, à 3 minutes. Lors de la quatorzième étape (Bourg-d'Oisan - Courchevel, 148 km), l'équipe Festina déclenche l'offensive. Dans la descente du col du Glandon, Richard Virenque et trois des ses coéquipiers distancent Jan Ullrich. Au pied du col de la Madeleine, le retard de l'Allemand se monte à 1 min 45 s. Au sommet, aidé par Bjarne Riis, il est revenu à 22 secondes. La jonction s'effectue dans la vallée. Dans la montée finale, Ullrich et Virenque s'affrontent dans un splendide mano a mano. Le Français remporte l'étape. Mais l'Allemand vient de gagner définitivement le Tour.
Jan Ullrich est le premier Allemand à remporter le Tour. L'écart qu'il a creusé sur son dauphin (9 min 9 s) est le plus important depuis 1984. À vingt-trois ans, il semble parti pour régner sur le Tour durant des années. Le public s'est enthousiasmé pour cette édition de la Grande Boucle, louant le panache de Richard Virenque, se régalant du spectacle des coureurs de la formation Festina qui passaient à l'offensive dès que la route s'élevait et qui ont remporté quatre victoires d'étape.
En 2013, Jan Ullrich avouera qu’il se dopait.
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Écrit par
- Pierre LAGRUE : historien du sport, membre de l'Association des écrivains sportifs
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