1998 16e Coupe du monde de football
Le 2 juillet 1992, le comité exécutif de la F.I.F.A. a choisi la France pour accueillir la XVIe Coupe du monde de football. Il a également été décidé que le nombre d'équipes qualifiées pour la phase finale passerait de vingt-quatre à trente-deux. Tout a été mis en œuvre depuis lors par Michel Platini et Fernand Sastre, les deux co-présidents du comité d'organisation, pour que cette compétition soit une pleine réussite. Dix stades ont été choisis pour accueillir les soixante-quatre matchs. Une toute nouvelle enceinte, le Stade de France à Saint-Denis (80 000 places), construit par les architectes Michel Macary, Aymeric Zublena, Michel Regembal et Claude Costantini, a été édifiée pour l'occasion. Paris (Parc des Princes, 49 000 places), Marseille (Stade vélodrome, 60 000 places), Bordeaux (parc Lescure, 36 500 places), Toulouse (Stadium, 38 000 places), Nantes (stade de la Beaujoire, 40 000 places), Saint-Étienne (stade Geoffroy-Guichard, 36 000 places), Lyon (stade de Gerland, 32 000 places), Montpellier (stade de la Mosson, 35 500 places) et Lens (stade Félix-Bollaert, 42 000 places) seront également le théâtre de rencontres.
Sur le plan sportif, l'équipe de France semble douter. Aimé Jacquet, le sélectionneur, se trouve en conflit avec de nombreux représentants des médias, et les supporters comprennent mal ses choix : ainsi, le 13 mai, au moment d'annoncer le nom des vingt-deux joueurs retenus pour disputer le Mondial, Aimé Jacquet donne une liste de vingt-huit joueurs. Six d'entre eux, dont le jeune Nicolas Anelka, devront ensuite quitter le groupe et Clairefontaine (Yvelines), le Centre technique national du football, où l'équipe de France se prépare.
Le 10 juin, jour du premier match au Stade de France, Michel Platini est triste : son ami Fernand Sastre est décédé quelques jours auparavant. Devant 80 000 spectateurs, le Brésil vient difficilement à bout de l'Écosse (2-1). Dans ce groupe A, les tenants du titre vont se qualifier en compagnie de la Norvège, qui réussit l'exploit de battre la Seleção (2-1) le 23 juin au Stade vélodrome de Marseille, privant un séduisant Maroc des huitièmes de finale.
Du groupe B vont émerger l'Italie, sûre d'elle, et le Chili, alors que le Cameroun déçoit ses supporters, tout comme l'Autriche.
Dans le groupe C, la France remporte ses trois matchs. Le 12 juin, au Stade vélodrome de Marseille, devant 60 000 spectateurs, les Bleus dominent l'Afrique du Sud (3-0) : comme pour un clin d'œil, c'est Christophe Dugarry, l'un des joueurs les plus contestés par le public, qui ouvre le score à la trente-cinquième minute. Le 18 juin au Stade de France, l'Arabie Saoudite est nettement dominée (4-0, deux buts de Thierry Henry, un pour David Trezeguet et Bixente Lizarazu) par une formation française pratiquant un football offensif qui séduit les 80 000 spectateurs. Le 24 juin à Lyon, le Danemark s'incline (2-1, buts de Youri Djorkaeff et Emmanuel Petit). Le Danemark se qualifie néanmoins également pour la suite de la compétition.
Du groupe D vient la première surprise : l'élimination de l'Espagne, qui faisait partie des outsiders, battue par le Nigeria (3-2) le 13 juin à Nantes et incapable de vaincre le Paraguay (0-0) le 19 juin à Saint-Étienne. La prestation des « Super Eagles » nigérians leur permet alors de nourrir tous les espoirs ; les Paraguayens les accompagnent au tour suivant, tandis que la Bulgarie, vieillissante, est dépassée.
Dans le groupe E, les Pays-Bas ne se montrent souverains que face à la Corée du Sud (5-0) le 20 juin à Marseille, mais ils poursuivent leur chemin. En compagnie du Mexique, surprenant, tandis que la Belgique est piteusement tenue en échec par la Corée du Sud (1-1) le 25 juin au Parc des Princes, alors qu'un succès lui aurait permis de se qualifier.[...]
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Écrit par
- Pierre LAGRUE : historien du sport, membre de l'Association des écrivains sportifs
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