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1998 85e Tour de France

La course

Cette quatre-vingt-cinquième édition du Tour de France, dont le départ est donné pour la première fois en Irlande, à Dublin, le 11 juillet, commence en réalité le 8 juillet, près de la frontière belge, à Neuville-en-Ferrain (Nord). Ce jour-là, Willy Voet, le soigneur de la formation Festina, l'équipe du Français Richard Virenque, est intercepté par les douanes en possession de 400 produits dopants. Le plus grand scandale de l'histoire du cyclisme, connu sous la dénomination d'« affaire Festina » et qui va révéler l'ampleur du dopage organisé dans le peloton, vient d'éclater. Le 10 juillet, Willy Voet est mis en examen par le juge Patrick Keil pour « importation et contrebande de marchandises prohibées... ». Le 14 juillet, il déclare avoir agi sur ordre des responsables de l'équipe Festina. Le 17 juillet, Bruno Roussel, directeur sportif de l'équipe, et Eric Ryckaert, médecin de la formation, sont mis en examen. Bruno Roussel reconnaît que ses coureurs se dopent sous surveillance médicale. L'équipe Festina est exclue du Tour. Richard Virenque, en pleurs, clame son innocence.

Sur la route, l'Allemand Jan Ullrich, grand favori, s'empare du maillot jaune le 18 juillet lors de la septième étape (Meyrignac-l'Église - Corrèze, 58 km contre la montre). Il semble s'acheminer facilement vers un second succès dans la Grande Boucle. Mais, le 27 juillet, lors de l'étape Grenoble-Les Deux-Alpes (quinzième étape, 189 km), le grimpeur italien Marco Pantani attaque à 48 kilomètres du but, à 5,5 km du sommet du Galibier. En haut du col, Jan Ullrich accuse un retard de 2 min 50 s sur l'Italien. Au pied de la montée finale, il est distancé de 4 min 6 s. À l'arrivée, il concède 8 min 57 s à Marco Pantani, qui revêt le maillot jaune. Le lendemain, entre Vizille et Albertville (204 km), Jan Ullrich tente sans succès de lâcher Marco Pantani. L'Allemand remporte l'étape devant l'Italien ; ils ont distancé l'Américain Bobby Julich, alors deuxième du classement général, d'1 min 49 s.

Mais le Tour n'est pas terminé. Le 29 juillet, les coureurs mettent pied à terre 32 kilomètres après le départ d'Albertville pour protester contre les contrôles policiers. Ils menacent d'arrêter le Tour. L'étape est annulée, mais Jean-Marie Leblanc, le directeur de l'épreuve, parvient à convaincre une partie du peloton de poursuivre la course. Trois équipes abandonnent néanmoins.

Le lendemain, les deux dernières formations espagnoles encore en course se retirent, alors que l'Italien Rodolfo Massi, qui porte le maillot à pois de meilleur grimpeur, est placé en garde à vue, diverses substances, dont des corticoïdes, ayant été trouvées dans sa chambre.

Le 2 août s'achève l'un des Tours de France les plus sombres de l'histoire. Néanmoins, chacun veut voir dans le succès de Marco Pantani, qui réalise le doublé Giro-Tour, une lueur d'espoir. Il est le premier pur grimpeur, aux moyens limités lors de l'exercice du contre la montre, à être vainqueur du Tour de France depuis le succès de l'Espagnol Federico Bahamontes en 1959.

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Écrit par

  • : historien du sport, membre de l'Association des écrivains sportifs

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