2002 53e Championnat du monde de formule 1
Temps forts
Plus que jamais, l'Allemand Michael Schumacher fait figure d'indiscutable favori pour le titre mondial, d'autant que celui qui fut son plus sérieux rival ces dernières années, le Finlandais Mika Häkkinen, s'est retiré. La Scuderia Ferrari est dominatrice. Deux victoires seulement vont lui échapper : le Grand Prix de Malaisie, gagné le 17 mars à Kuala Lumpur par l'Allemand Ralph Schumacher (Williams-B.M.W.), et le Grand Prix de Monaco, remporté le 26 mai par le Britannique David Coulthard (McLaren-Mercedes). La mainmise de Michael Schumacher sur la formule 1 est absolue. Le 21 juillet, à l'issue du Grand Prix de France qu'il remporte sur le circuit de Magny-Cours, il est mathématiquement sacré champion du monde, alors que six grands prix doivent encore se disputer.
Michael Schumacher obtient un cinquième titre mondial, rejoignant l'Argentin Juan Manuel Fangio dans l'histoire. Il a, au passage, amélioré tous les records : celui du nombre de victoires dans une saison (onze), celui du nombre de points marqués (144). Peut-être plus impressionnant encore, il est monté sur le podium de tous les grands prix : si, selon la formule, tous les records sont faits pour être battus, celui-ci ne pourra être qu'égalé.
Mais la trop grande domination de Michael Schumacher et de la Scuderia Ferrari semble lasser le public. Les retransmissions télévisées des grands prix connaissent une baisse d'audience. Pour tenter de freiner ce phénomène, Max Mosley, président de la Fédération internationale de l'automobile (F.I.A.), et Bernie Ecclestone, président de la Formula One Constructors Association (F.O.C.A.), modifient en profondeur la réglementation pour la saison 2003, avec deux objectifs principaux : limiter le budget des écuries et équilibrer les chances. Le système d'attribution des points lors des grands prix évolue : désormais, les huit premiers marqueront des points (10, 8, 6, 5, 4, 3, 2, 1), ce qui devrait permettre à certaines équipes de se sentir plus concernées. Sur le plan de la technologie, l'aide informatique au pilotage (télémétrie, contrôle de motricité, changement de vitesses et système de départ automatiques) est restreinte. Le mode de qualification est bouleversé : les pilotes ne disposeront plus que d'un tour (lancé) pour réaliser le temps qui déterminera leur position sur la grille de départ, ce qui risque de provoquer des surprises, certains pilotes de pointe pouvant, à la moindre erreur lors de ce tour qualificatif, être contraints de s'élancer en milieu ou en fin de grille. Dans ces conditions, ils se verront obligés de tenter des dépassements – manœuvre de plus en plus difficile donc de plus en plus rare – pour se rapprocher de la tête. Le suspense devrait donc se révéler plus important. C'est là du moins l'opinion des dirigeants de la formule 1.
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Écrit par
- Pierre LAGRUE : historien du sport, membre de l'Association des écrivains sportifs
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