Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

2004 55e Championnat du monde de formule 1

Temps forts

En 2003, le règlement du Championnat du monde de formule 1 avait été bouleversé, et la saison fut passionnante. Pour 2004, seules quelques retouches sont apportées audit règlement : notamment, un pilote n'a désormais le droit d'utiliser qu'un seul moteur lors d'un grand prix (essais libres, essais préqualificatifs et qualificatifs, course) ; si le moteur « casse » avant la course, le pilote se voit rétrogradé de dix places sur la grille de départ. Cet aménagement, destiné à réduire les coûts, semble sans grande importance pour ce qui est de la compétition. Néanmoins, un moteur doit désormais « tenir » environ 800 kilomètres, ce qui contraint les écuries à concilier plus encore performances et fiabilité. Cette modification apparemment mineure va en fait se révéler cruciale : McLaren-Mercedes et Williams-B.M.W., qui avaient tenu la dragée haute à la Scuderia Ferrari en 2003, ne sauront pas résoudre l'équation. Par ailleurs – mondialisation et profits obligent – deux nouveaux grands prix sont inscrits au calendrier : les Grands Prix de Bahreïn et de Chine. Dix-huit courses, contre seize l'an passé, sont donc au programme.

Le début de saison s'avère plus que décevant quand on n'est pas un inconditionnel de la Scuderia Ferrari ou si l'on espère une lutte acharnée pour le titre mondial : l'Allemand Michael Schumacher remporte les cinq premières courses de l'année, dont trois devant son coéquipier brésilien Rubens Barrichello ! Événement lors du Grand Prix de Monaco, le 23 mai : Michael Schumacher ne s'impose pas ; alors que les pilotes roulent derrière la voiture de sécurité, il est percuté par le Colombien Juan Pablo Montoya, et se voit contraint à l'abandon ; la victoire échoit à l'Italien Jarno Trulli, sur Renault. Après cet incident, l'hégémonie de Michael Schumacher reprend : il s'adjuge sept grands prix consécutivement. L'Allemand a donc remporté douze des treize premiers grands prix de l'année ! Le 29 août, à Spa-Francorchamps, Michael Schumacher n'est que deuxième du Grand Prix de Belgique, derrière le Finlandais Kimi Räikkönen. Mais ce résultat lui permet de se voir déjà mathématiquement sacré champion du monde pour la septième fois, alors que quatre épreuves doivent encore se dérouler. Vainqueur des Grands Prix d'Italie et de Chine, Rubens Barrichello assure le doublé de la Scuderia pour ce qui est du titre des pilotes – le Championnat des constructeurs lui était acquis depuis longtemps. L'on tente donc de s'intéresser à des événements secondaires : la lutte pour la deuxième place du Championnat des constructeurs opposant B.A.R.-Honda à Renault ; l'imbroglio contractuel entre Jenson Button et B.A.R.-Honda, car le pilote britannique voulait rejoindre l'écurie Williams-B.M.W. en 2005, ce qui lui sera finalement refusé...

Michael Schumacher, vainqueur de treize grands prix dans une saison, établit un nouveau record. Il détenait les records du nombre de titres et de victoires : il les porte, respectivement, à sept et quatre-vingt-trois. Seul le record du nombre de pole-positions lui échappe encore : il a réalisé soixante-trois fois la « pole », contre soixante-cinq pour le Brésilien Ayrton Senna...

La domination de Michael Schumacher et de Ferrari a rendu le spectacle insipide, mais peut-on reprocher au « Baron rouge » son talent, son professionnalisme, et à la Scuderia Ferrari de savoir mieux que les écuries concurrentes s'adapter aux modifications de la réglementation, et de mieux gérer la stratégie en course ?

— Pierre LAGRUE

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : historien du sport, membre de l'Association des écrivains sportifs

Classification