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2007 94e Tour de France

La course

Pour la première fois de son histoire, le Tour de France s'élance sans qu'un coureur porte le dossard numéro 1. En effet, le premier du Tour 2006, l'Américain Floyd Landis, convaincu de dopage, a multiplié les procédures devant diverses juridictions, et n'est toujours pas officiellement déclassé. Par cette mesure symbolique, les organisateurs de la Grande Boucle souhaitent réaffirmer leur volonté de lutter contre le dopage tout en condamnant les atermoiements des autorités sportives, notamment l'Union cycliste internationale (U.C.I.), avec laquelle ils sont en désaccord sur de nombreux points. Une nouvelle fois, les concurrents de la Grande Boucle ne s'élancent pas dans la sérénité. Depuis l'opération Puerto, une vaste affaire de dopage sanguin mise au jour par la justice espagnole en 2006, l'Allemand Jan Ullrich a pris sa retraite sportive, l'Italien Ivan Basso s'est vu suspendu. Le Danois Bjarne Riis, vainqueur du Tour en 1996, a avoué s'être dopé lors de cette édition du Tour. Symboliquement, son nom a été rayé du palmarès. Mais cette décision n'est d'aucun effet, puisque les faits sont prescrits. Néanmoins, alors qu'il est devenu directeur sportif de l'équipe C.S.C., il renonce à accompagner ses coureurs. L'Allemand Erik Zabel a lui aussi reconnu s'être dopé la même année, mais est autorisé à prendre le départ. En outre, Pat McQuaid, le président de l'U.C.I., déclare à la presse que le favori de cette édition, le Kazakh Alexandre Vinokourov, « ne ferait pas un beau vainqueur », laissant là encore planer des rumeurs de dopage...

À Londres, le succès populaire est néanmoins au rendez-vous. Des milliers de spectateurs sont venus assister au prologue. Celui-ci voit la nette victoire du Suisse Fabian Cancellara, qui devance l'Allemand Andreas Klöden, coéquipier de Vinokourov et lui aussi prétendant à la victoire finale, de 13 secondes. Cancellara est l'homme de la première semaine. En effet, il gagne la troisième étape (Waregem-Compiègne, 236,5 km) et conserve son maillot jaune jusqu'aux Alpes. Cette première semaine n'est pas sans événement : lors de la cinquième étape (Chablis-Autun, 182,5 km), Klöden puis Vinokourov chutent. L'Allemand finit avec le peloton, mais le Kazakh perd 1 min 20 s dans l'affaire et est assez sérieusement touché aux genoux.

Un air frais semble souffler sur le Tour à l'occasion de la septième étape (Bourg-en-Bresse - Le Grand-Bornand, 197,5 km : le jeune Allemand Linus Gerdemann (vingt-quatre ans) s'impose et endosse le maillot jaune. Le lendemain, entre Le Grand-Bornand et Tignes (165 km), le Danois Michael Rasmussen se lance dans un de ces raids solitaires dont il a l'habitude pour conquérir le maillot à pois de meilleur grimpeur. Il remporte l'étape et endosse un maillot jaune que chacun pense éphémère. Dans la montée vers Tignes, le Français Christophe Moreau s'est montré brillant, et le public se prend à rêver qu'un Français puisse, pour la première fois depuis longtemps, se mêler à la lutte pour la victoire finale, dans un Tour qui devient ouvert. En effet, les blessures de Vinokourov le handicapent fortement : pourtant attendu par Klöden, il cède plus d'1 minute à ses principaux adversaires. Lors de la neuvième étape (Val-d'Isère - Briançon, 159,5 km), remportée par le Colombien Mauricio Soler, la défaillance de Vinokourov se confirme : il concède quelque 3 minutes à tous ses rivaux et semble hors du jeu pour le classement général. Mais les « affaires » s'invitent de nouveau sur le Tour. Le 18 juillet, on apprend le contrôle positif de l'Allemand Patrik Sinkewitz (qui a abandonné à la suite d'une chute), et la télévision publique allemande décide immédiatement de ne plus retransmettre le Tour en direct. Le lendemain, la fédération danoise révèle que Michael Rasmussen à reçu plusieurs avertissements pour[...]

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Écrit par

  • : historien du sport, membre de l'Association des écrivains sportifs

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