2008 59e Championnat du monde de formule 1
Temps forts
Au moment où débute la saison 2008, le règlement technique et sportif a subi quelques retouches, l'objectif de la F.I.A. étant, à moyen terme, la réduction des coûts. Notamment, la télémétrie entre le stand et la monoplace est interdite, l'antipatinage est prohibé, la boîte de vitesses doit être utilisée durant cinq grands prix consécutifs. Du côté des pilotes, l'Espagnol Fernando Alonso a quitté McLaren-Mercedes pour retourner chez Renault ; le Finlandais Heikki Kovalainen lui succède au sein de l'écurie britannique. Plusieurs jeunes pilotes font leurs débuts en formule 1, dont le Français Sébastien Bourdais et l'Allemand Sebastian Vettel. Pour la première fois, une écurie indienne, Force India (héritière de Jordan et Spiker F1), financée par l'homme d'affaires Vijay Mallya, participe au Championnat du monde.
Le Britannique Lewis Hamilton remporte la première épreuve de l'année, le Grand Prix d'Australie, le 19 mars à Melbourne. Mais Ferrari semble reprendre rapidement la main : en effet, le Finlandais Kimi Räikkönen s'impose à Sepang (Malaisie, 23 mars) ; le Brésilien Felipe Massa remporte le Grand Prix de Bahreïn devant Räikkönen le 6 avril ; Ferrari réalise de nouveau le doublé lors du Grand Prix d'Espagne le 27 avril (Räikkönen devant Massa) ; Massa gagne le Grand Prix de Turquie le 11 mai à Istanbul. Cependant, la donne s'inverse à Monaco le 25 mai : lors d'un grand prix perturbé par la pluie, qui voit plusieurs accrochages nécessiter l'intervention de la voiture de sécurité, Lewis Hamilton fait preuve d'une grande maîtrise et s'impose, ce qui lui vaut de prendre la tête du Championnat, devant les deux pilotes de la Scuderia.
Le Grand Prix du Canada, le 8 juin à Montréal, est émouvant : un an plus tôt, sur le même circuit, Robert Kubica, victime d'une violente sortie de piste, avait failli perdre la vie ; ce jour, il devient le premier Polonais vainqueur d'une course de formule 1 ; en outre, Hamilton et Räikkönen se sont accrochés dans les stands et Massa n'a pu prendre que la cinquième place – Kubica se trouve donc leader du Championnat du monde. Le Grand Prix de France, le 22 juin à Magny-Cours, voit un doublé de la Scuderia Ferrari, Massa s'imposant devant Räikkönen. Le 6 juillet, à Silverstone, Hamilton remporte « à domicile » le Grand Prix de Grande-Bretagne. L'issue du Championnat a rarement semblé aussi incertaine : les trois premiers (Hamilton, Massa, Räikkönen) comptent 48 points, alors que Kubica (46 points) demeure un sérieux candidat au titre. Le 20 juillet à Hockenheim, Hamilton domine les débats et remporte le Grand Prix d'Allemagne. Le 3 août, le Grand Prix de Hongrie, sur le Hungaroring de Budapest, constitue un tournant dans la saison : alors qu'il se trouve en tête à trois tours de l'arrivée, Felipe Massa est contraint à l'abandon (moteur cassé) et le Finlandais Heikki Kovalainen remporte le premier succès de sa carrière en formule 1. Mais Massa est un champion au caractère bien trempé : il s'adjuge le Grand Prix d'Europe (24 août, Valence). À l'occasion du Grand Prix de Belgique (7 septembre, Spa-Francorchamps), Lewis Hamilton franchit en vainqueur la ligne d'arrivée. Succès provisoire, puisque les commissaires de course jugent qu'il a effectué une manœuvre illicite pour prendre le meilleur sur Massa et le pénalisent de 25 secondes. La victoire échoit au Brésilien ; le Britannique se voit relégué à la troisième place. La lutte pour le titre semble dès lors se résumer à un duel entre Hamilton (premier, 76 points) et Massa (deuxième, 74 points).
La pluie s'est invitée au Grand Prix d'Italie à Monza, le 14 septembre. Au volant de sa modeste Toro Rosso, l'Allemand Sebastian Vettel devient, à vingt et un ans et deux[...]
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Écrit par
- Pierre LAGRUE : historien du sport, membre de l'Association des écrivains sportifs
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