2009 60e Championnat du monde de formule 1
Temps forts
Dans un monde frappé de plein fouet par la crise économique et financière, la Fédération internationale de l'automobile (F.I.A.), en accord avec les constructeurs, a considérablement modifié le règlement technique du Championnat du monde, avec un objectif majeur : une réduction drastique des coûts. Ainsi, les essais privés ont été limités à la période hivernale et ne peuvent pas excéder 15 000 kilomètres pour une monoplace. Chaque pilote ne disposera que de huit moteurs pour disputer les dix-sept grands prix de l'année. Par ailleurs, la formule 1 se voit de plus en plus vilipendée par les défenseurs de l'environnement. Aussi, le K.E.R.S (kinetic energy recovery system, système de récupération de l'énergie cinétique, S.R.E.C.) – un procédé, déjà employé sur certaines automobiles de série, qui permet de récupérer l'énergie cinétique produite durant des freinages, de la stocker dans des batteries et de la réinjecter lors des accélérations de la monoplace – voit le jour. Concernant la carrosserie, tous les appendices aérodynamiques (ailettes, déflecteurs, etc.) sont proscrits. Les pneumatiques redeviennent slicks (lisses). Les ailerons sont modifiés. Enfin, les Grands Prix de France (le circuit de Magny-Cours se voyant jugé désuet par Bernie Ecclestone) et du Canada (l'organisateur a renoncé à en assumer la charge financière) disparaissent du calendrier, alors que la saison se terminera dans le faste d'Abu Dhabi, où un circuit financé par les pétrodollars a surgi en plein désert.
La crise économique a donc modifié la donne. Les budgets sont en baisse et un grand constructeur, Honda, a renoncé dès décembre 2008 à participer au Championnat du monde. Au départ du premier grand prix de l'année, on compte néanmoins vingt monoplaces, puisque Ross Brawn – ancien ingénieur de la Scuderia Ferrari et directeur sportif et technique de l'équipe Honda depuis 2007 – a racheté l'écurie nippone, désormais baptisée Brawn G.P. et motorisée par Mercedes.
On espérait certes que, avec toutes ces nouvelles réglementations, le Championnat ne se résume plus, cette année, à un duel entre Ferrari et McLaren-Mercedes. Mais personne n'aurait pronostiqué le résultat de la première course de l'année, le Grand Prix d'Australie, le 29 mars à Melbourne : le Britannique Jenson Button s'impose devant le Brésilien Rubens Barrichello – les Brawn G.P., nées trois semaines plus tôt, réalisent un improbable doublé ! Le 5 avril, un orage inonde le circuit de Sepang peu après la mi-course ; le Grand Prix de Malaisie est interrompu au trente-troisième tour et Jenson Button, alors en tête, est déclaré vainqueur. Le Grand Prix de Chine, le 19 avril à Shanghai, voit un récital du jeune Allemand Sebastian Vettel, qui, au volant de sa Red Bull-Renault, l'emporte devant son coéquipier australien Mark Webber.
Mais Jenson Button reprend sa marche en avant : il remporte les quatre courses suivantes, les Brawn G.P. réalisant même le doublé lors des Grands Prix d'Espagne et de Monaco. Le formidable début de saison de Button et de Brawn G.P. laisse penser que le titre mondial est déjà joué. En effet, Button compte alors 61 points ; il devance largement son coéquipier, Rubens Barrichello (35 points), alors que Sebastian Vettel, troisième, n'a inscrit que 29 points.
Néanmoins, les choses évoluent. Le Grand Prix de Grande-Bretagne, le 21 juin à Silverstone, voit un doublé des Red Bull-Renault, Sebastian Vettel s'imposant devant Mark Webber. Sur le Nürburgring, le 12 juillet, l'ordre est inversé : Webber l'emporte devant Vettel. Le 26 juillet, le champion du monde en titre, le Britannique Lewis Hamilton, signe enfin une victoire : il gagne le Grand Prix de Hongrie. Mais le plus farouche rival de Button ne serait-il pas, en fait, son coéquipier[...]
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Écrit par
- Pierre LAGRUE : historien du sport, membre de l'Association des écrivains sportifs
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