2010 19e Coupe du monde de football
En 2000, le choix de l'Allemagne aux dépens de l'Afrique du Sud pour organiser la Coupe du monde 2006 avait prêté à controverses, car l'heure de l'Afrique semblait venue. De ce fait, il paraissait acquis que la Coupe du monde se déroulerait pour la première fois sur le Continent noir en 2010. Le 15 mai 2004, trois pays africains (Afrique du Sud, Maroc, Égypte) soumettent leur dossier à la F.I.F.A. Celle-ci choisit l'Afrique du Sud, qui obtient 14 voix, contre 10 pour le Maroc et aucune pour l'Égypte. Certains observateurs craignent un moment que ce choix constitue une erreur, en raison de quelques retards dans l'édification des enceintes sportives, parfois liés à des grèves. En outre, des voix s'élèvent pour souligner les problèmes de sécurité, car la délinquance demeure un problème important en Afrique du Sud. Mais ces inquiétudes ne seraient-elles pas essentiellement dues à une certaine « peur de l'Afrique » ? En effet, toutes les infrastructures sont prêtes pour accueillir la Coupe du monde le jour J. Les soixante-quatre matchs se dérouleront dans dix stades construits pour l'événement ou entièrement rénovés : Soccer City Stadium (Johannesburg, 94 700 places), Ellis Park (Johannesburg, 62 000 places), Green Point Stadium (Le Cap, 70 000 places), Peter-Mokaba Stadium (Polokwane, 46 000 places), Free State Stadium (Bloemfontein-Mangaung, 48 000 places), Nelson-Mandela Bay Stadium (Port Elizabeth, 48 000 places), Moses-Mabhida Stadium (Durban, 70 000 places), Royal Bafokeng Stadium (Rustenburg, 44 500 places), Loftus Versfeld Stadium (Pretoria-Tshwane, 50 000 places), Mbombela Stadium (Nelspruit, 46 000 places). La construction ou la rénovation de ces enceintes coûte environ 1 milliard de dollars au pays.
L'équipe de France s'est qualifiée pour l'épreuve à l'issue d'une polémique : deuxième de son groupe derrière la Serbie, elle affronta l'Eire en barrages et n'obtint son billet pour l'Afrique du Sud (1-0, 1-1) que grâce à un but qui n'aurait jamais dû être accordé par l'arbitre, car Thierry Henry avait contrôlé le ballon de la main. Le tirage au sort l'a versée dans le groupe A, en compagnie du pays organisateur, de l'Uruguay et du Mexique. Après un match nul contre l'Uruguay (0-0), la France est battue par le Mexique (2-0). Une incroyable pantalonnade s'ensuit : une vive altercation entre Nicolas Anelka et le sélectionneur Raymond Domenech à la mi-temps de ce match est révélée par le quotidien L'Équipe ; Anelka se voit exclu de la Coupe du monde par la Fédération française de football ; les joueurs, solidaires de leur coéquipier, font la grève de l'entraînement à Knysna, se couvrant de ridicule devant les caméras de télévision. Le monde politique s'empare de l'affaire... Pour son dernier match, l'équipe de France, totalement hors sujet, est logiquement battue par l'Afrique du Sud (2-1) ; elle quitte piteusement la compétition. L'Afrique du Sud (1-1 face au Mexique, défaite 3-0 contre l'Uruguay) est également éliminée : jusque-là, jamais le pays organisateur n'avait été « sorti » au premier tour de la compétition.
Dans le groupe B, l'Argentine, entraînée par Diego Maradona, réalise un sans-faute : elle bat le Nigeria (1-0), la Corée du Sud (4-1) et la Grèce (2-0). La Corée du Sud l'accompagne en huitièmes de finale.
L'Angleterre, grande favorite du groupe C et prétendante déclarée à la victoire finale, connaît des difficultés et ne se qualifie que grâce à sa victoire contre la Slovénie (1-0) lors du troisième match. L'équipe des États-Unis, volontaire et opiniâtre, arrache également son billet pour les huitièmes de finale : elle inscrit le but qui fait son bonheur durant le temps additionnel de la rencontre qui l'oppose à l'Algérie[...]
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Écrit par
- Pierre LAGRUE : historien du sport, membre de l'Association des écrivains sportifs
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