2011 7e Coupe du monde de rugby
En avril 2005, l'International Rugby Board confiait l'organisation de la VIIe Coupe du monde de rugby à la Nouvelle-Zélande, causant une certaine surprise, car le Japon présentait un dossier solide et, dans un souci de mondialisation du rugby, choisir le pays du Soleil levant semblait opportun et cohérent. Cette décision était également étonnante d'un point de vue économique : en raison de l'éloignement, peu de supporters européens sont attendus ; d'importants travaux de rénovation des infrastructures (aéroports, routes, stades) sont nécessaires (ils se monteront à 400 millions d'euros) ; avant même que la crise économique frappe le pays, il était clair que le bilan financier serait déficitaire. Vingt-quatre ans après sa première édition, la Coupe du monde fait donc son retour au pays du Long Nuage blanc.
Treize stades sont choisis pour accueillir les matchs. Mais, le 22 février 2011, un séisme meurtrier a frappé la ville de Christchurch, détruisant son célèbre stade. Les vingt équipes se mesureront donc dans douze stades : l'Eden Park (60 000 places) et le North Harbour Stadium (30 000 places) à Auckland ; le Northland Events Centre à Whangarei (18 000 places) ; le Waikato Stadium à Hamilton (30 000 places) ; l'International Stadium à Rotorua (26 000 places) ; le McLean Park à Napier (15 000 places) ; le Stadium Taranaki à New Plymouth (25 000 places) ; l'Arena Manawatu à Palmerston North (15 000 places) ; le Westpac Stadium à Wellington (40 000 places) ; le Trafalgar Park à Nelson (18 000 places) ; l'Otago Stadium à Dunedin (30 000 places) ; le Rugby Park Stadium à Invercargill (17 000 places).
Le tirage au sort, effectué le 1er décembre 2008, a placé l'équipe de France dans la poule A, en compagnie de la Nouvelle-Zélande, des Tonga, du Canada et du Japon. Les All Blacks, qui ont pourtant perdu le Tri Nations, remporté par l'Australie, font figure de grands favoris de la compétition : au pays du rugby-roi, les supporters ne comprendraient pas un nouvel échec (les All Blacks, qui dominent depuis toujours le rugby mondial, ne sont plus parvenus à remporter le trophée William-Webb-Ellis depuis 1987, année de la première Coupe du monde, déjà organisée sur le sol néo-zélandais). Le 9 septembre, après une cérémonie d'ouverture enlevée à l'Eden Park d'Auckland, la Nouvelle-Zélande domine largement les Tonga (41-10), en inscrivant 6 essais. Les All Blacks réalisent un parcours sans faute dans cette phase qualificative : ils remportent leurs quatre matchs, en marquant à chaque fois 4 essais ou plus, ce qui est synonyme de point de bonus offensif, et totalisent 20 points – le score parfait. Le XV de France entre dans la compétition face au Japon, le 10 septembre. L'objectif des Tricolores est double : d'abord, bien sûr, remporter une large victoire contre cet adversaire modeste ; ensuite, se rassurer lui-même et rassurer ses supporters, car les Bleus de Marc Lièvremont enchaînant depuis quatre ans quelques jolies victoires et des défaites cuisantes. Or les Tricolores ont toutes les peines à vaincre les Nippons (le score est de 25-21 en milieu de seconde période), finalement défaits 47-21. Le 18 septembre, au McLean Park de Napier, l'équipe de France, très remaniée, livre de nouveau une prestation médiocre : elle vient néanmoins difficilement à bout du Canada (46-19), en inscrivant 4 essais (dont 3 par Vincent Clerc), ce qui lui vaut le point de bonus offensif. Le 24 septembre, à l'Eden Park d'Auckland, le match France - Nouvelle-Zélande est précédé par un début de polémique : la presse néo-zélandaise – s'appuyant notamment sur le fait que Morgan Parra, novice à ce poste, remplace François Trinh-Duc comme demi d'ouverture – accuse Marc Lièvremont d'aligner une équipe [...]
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Écrit par
- Pierre LAGRUE : historien du sport, membre de l'Association des écrivains sportifs