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BOHR AAGE (1922-2009)

Né le 19 juin 1922 à Copenhague et mort le 8 septembre 2009 dans sa ville natale, Aage Bohr est le quatrième fils du pionnier de la physique atomique, Niels Bohr (Prix Nobel de physique en 1922), et côtoie dès son enfance tous les fondateurs de la physique quantique qui séjournaient fréquemment à l'Institut de physique théorique de Copenhague (qui deviendra plus tard l'institut Niels-Bohr) où la famille Bohr habite. Ses études à l'université de Copenhague, commencées quelques mois après l'invasion allemande, sont perturbées par la fuite de la famille Bohr, menacée par les nazis, d'abord vers la Suède puis vers la Grande-Bretagne. Il joue alors le rôle de secrétaire scientifique de son père, voyageant fréquemment entre Londres, Washington et le centre de recherches militaires de Los Alamos. Il finit ses études supérieures après son retour au Danemark à la fin de la guerre, puis passe quelques mois à l'université Columbia de New York dans le fameux groupe d'Isidor Isaac Rabi.

De retour à Copenhague en 1950, il y commence une longue collaboration avec Ben R. Mottelson sur l'étude de la structure des noyaux atomiques. Nommé professeur de physique à l'université de Copenhague en 1956, il succède à son père comme directeur de l'Institut de physique théorique en 1962. Il partage avec Mottelson et James Rainwater le prix Nobel de physique en 1975 et devient cette même année directeur de Nordita (le Nordic Institute for Theoretical Atomic Physics, créé en 1957 pour coordonner les recherches théoriques des physiciens scandinaves).

Le modèle en couches du noyau atomique, développé entre 1948 et 1950 en particulier par Johannes Hans D. Jensen et Maria Goeppert-Mayer (tous deux Prix Nobel de physique en 1963), explique bien un grand nombre de propriétés structurales du noyau mais ne rend pas compte de la déformation de la distribution de charge souvent observée. Rainwater et Bohr proposèrent indépendamment en 1950 de considérer l'influence mutuelle des nucléons externes – dits de valence – et du cœur du noyau, et en particulier le couplage du mouvement des nucléons individuels avec les oscillations de la surface nucléaire. Bohr et Mottelson établirent peu après la pertinence de ces idées par une analyse phénoménologique précise des conséquences de cette connexion entre mouvements collectifs et individuels.

— Bernard PIRE

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Écrit par

  • : directeur de recherche émérite au CNRS, centre de physique théorique de l'École polytechnique, Palaiseau

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