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AARON

<it>Aaron allumant le candélabre</it> - crédits :  Bridgeman Images

Aaron allumant le candélabre

On ne sait guère d'où vient le nom d'Aaron, peut-être d'Égypte comme celui de Moïse, dont, selon la Bible, Aaron aurait été le frère. Les traditions le concernant doivent être soumises à la critique et bien discernées l'une par rapport à l'autre. La figure postexilique d'Aaron est plus complexe et plus élaborée que celle d'avant l'Exil. Dans les divers récits du Pentateuque, le nom d'Aaron est souvent joint à celui de Moïse. On sait comment, en l'absence trop prolongée de ce dernier, il fabriqua un Veau d'or et un autel à la demande du peuple (Ex., xxxii). Et il partagea l'incrédulité de Moïse auprès des eaux de Mériba, ce qui lui valut, à lui aussi, de ne pas entrer dans la Terre promise. L'Haggadah juive tardive s'efforça de blanchir la mémoire d'Aaron en réinterprétant, en des récits populaires et légendaires que l'on repère chez Flavius Josèphe et dans les midrashim, les faits malheureux que certaines pages bibliques lui imputent.

Dans la tradition postérieure et théologiquement élaborée de la Bible, Aaron apparaît comme l'éponyme de l'important groupe sacerdotal, « les fils d'Aaron » (Ex., xxviii) et comme le premier grand prêtre d'Israël (Ex., xxxix). Dans les psaumes CXV et CXVIII, l'ensemble des prêtres est appelé « la maison d'Aaron ». Ce caractère de fondateur sacerdotal du personnage d'Aaron, au demeurant mystérieux historiquement, trouva un double écho marquant quelques siècles plus tard : d'une part, dans le messianisme des qumrānites (et ensuite des karaïtes), qui attendaient à la fois un Messie sacerdotal (« d'Aaron ») et un Messie royal (« d'Israël ») ; d'autre part, chez les chrétiens, qui firent d'Aaron le type même du Christ-prêtre : l'Épître aux Hébreux (v, vii et viii) voit en lui l'image imparfaite, dans l'Ancienne Alliance, du sacerdoce que le Christ portera à sa perfection « selon l'ordre de Melchisédech » dans la Nouvelle Alliance. Influencés par cette distinction, les mormons l'ont reprise à leur façon dans leur hiérarchie, en posant, au-dessus d'un sacerdoce inférieur, celui d'Aaron, la fonction de grand prêtre « selon l'ordre de Melchisédech ».

— André PAUL

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Aaron allumant le candélabre

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