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‘ABBĀS MIRZĀ (1789-1833)

Fils de Fath ‘Ali Shāh, considéré comme un véritable pionnier réformateur de l'Iran moderne, ‘Abbās Mirzā fut le principal adversaire de la Russie tsariste dans la conquête du Caucase. Selon la volonté de Āqā Mohammad Khān, Fath ‘Ali Shāh désigna le jeune ‘Abbās Mirzā (qui n'était pas son fils aîné mais était né d'une princesse qādjār develu) comme héritier et comme gouverneur de l'Azerbaïdjan (1799). En dépit de l'opposition persistante de ses frères et de certains uléma, ce prince constitua, avec l'aide de transfuges de l'armée du tsar, d'officiers français et anglais, un embryon d'armée moderne. Mais, malgré des succès initiaux, ses armées furent vaincues à l'issue des deux guerres russo-persanes (1803-1812 ; 1826-1827). De plus, bien qu'il ait gagné la guerre contre les Ottomans en 1821-1823, le traité d'Erzurum (1823) ne régla pas favorablement pour la Perse les questions frontalières.

La reconnaissance de ‘Abbās Mirzā comme héritier légitime par le tsar, stipulée dans le traité de Torkmantchaï (1828), limitait la liberté d'action de Fath ‘Ali Shāh. Après la perte irrémédiable des provinces du Nord-Ouest, les efforts du prince se tournèrent vers le Khorāssān et Hérat, naguère province persane. Mais il mourut alors que les troupes persanes assiégeaient la ville de Hérat (1833). Sa mort fut suivie de celle de Fath ‘Ali Shāh (1834). Selon les volontés de Āqā Mohammad Khān, ce fut Mohammad Mirzā, fils de ‘Abbās Mirzā, qui assura la succession sous le nom de Mohammad Shāh (1834-1848) ; tous les successeurs de Fath ‘Ali Shāh sont donc des descendants de ‘Abbās Mirzā.

Comme il était pratiquement chargé d'assurer les relations extérieures de la Perse et la réception des envoyés étrangers, de nombreux Russes et Européens approchèrent ‘Abbās Mirzā. Il y eut parmi eux de nombreux Français, dont l'orientaliste Amédée Jaubert (mission de 1806), le capitaine du génie Bontemps, qui précéda la mission du général Gardane (1807), et ses officiers chargés d'instruire l'armée du prince. Tous vantèrent son abnégation, ses capacités et son intelligence. Sa mort prématurée est due à une maladie très douloureuse (tuberculose des os compliquée d'une affection du foie) qui le faisait souffrir depuis son enfance.

— Jean CALMARD

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Écrit par

  • : chargé de recherche au C.N.R.S., chargé de conférences à l'École pratique des hautes études (IVe section)

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