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FÜRSTENFELD ABBAYE DE

L'abbaye cistercienne de Fürstenfeld, à l'ouest de Munich, est un ouvrage assez caractéristique de la première phase du rococo germanique. Les travaux, commencés en 1701, interrompus par la guerre et repris après 1715, durèrent jusqu'en 1736 (consécration de l'église), et l'on travailla encore de longues années à la décorer. L'architecte est Giovanni Antonio Viscardi, l'un de ces Italiens fixés au nord des Alpes et qui, à la fin du xviie siècle, étaient en possession de toutes les commandes ; il ne semble pas que sa mort en 1713 ait entraîné un remaniement de ses plans.

L'église suit le plan de la Wandpfeilerkirche : une seule nef, de trois travées plus la demi-travée de l'entrée, bordée de chapelles qui s'insèrent, sans communication entre elles, dans l'espace compris entre les gros piliers qui renforcent le mur extérieur. Il n'y a pas de transept, un chœur profond vient seul prolonger la nef. C'est donc à un espace compact et puissamment articulé que nous avons affaire : chaque travée est couverte par une voûte distincte, des doubleaux les séparent, un entablement en forte saillie court tout au long de la nef et sépare nettement les supports des voûtes.

La partie essentielle du décor est constituée par les fresques dont Cosmas Damian Asam revêtit les plafonds de la nef vers 1730. Elles ne peuvent pas passer pour son œuvre la plus réussie, mais sont pourtant intéressantes par l'effort dont elles témoignent en vue d'unifier cet espace si compartimenté : c'est ainsi qu'entre les deux premières travées une draperie portée par de petits anges vient enjamber les doubleaux et qu'une fausse coupole au-dessus de la troisième tente de donner un point central à ce volume qui se déploie normalement en longueur. Le passage à une conception proprement rococo de l'espace, fondée sur l'unité décorative, se trouve ainsi à Fürstenfeld illustré d'une manière particulièrement frappante.

— Georges BRUNEL

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Écrit par

  • : ancien élève de l'École normale supérieure, agrégé de lettres, conservateur des objets d'art des églises de la Ville de Paris

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  • CISTERCIENS

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    ...Les Cisterciens eux-mêmes ne surent pas résister à l'engouement général. Ce qui nous a valu de vrais chefs-d'œuvre, comme les églises de Waldsassen, de Fürstenfeld, en Allemagne ; de Rein et de Lilienfield, en Autriche ; de Saint-Gothard, en Hongrie ; de Saint-Urbain, en Suisse ; de Krzeszów ( Grüssau),...