MAULBRONN ABBAYE DE
Abbaye cistercienne fondée en 1139, en Souabe ; l'abbaye mère est Neubourg, en Alsace. L'église de Maulbronn fut consacrée en 1178. La nef, longue de dix travées, était primitivement couverte en charpente (les voûtes actuelles datent du début du xve siècle). Le chœur, peu profond, est fermé par un chevet plat et encadré de trois chapelles rectangulaires ouvrant sur chaque bras du transept. Celui-ci, très étroit, est presque réduit à un couloir. Ce plan, typiquement cistercien et dérivant de celui de Clairvaux I ou de Pontigny I, se retrouve en Allemagne aux abbayes d'Himmerod, de Haina et d'Eberbach.
L'abbaye étant passée à la Réforme, elle échappa aux reconstructions et aux placages décoratifs de l'époque moderne. Les bâtiments monastiques, ainsi remarquablement conservés, s'étendent au nord de l'église, autour du cloître : à l'est, la salle capitulaire et les locaux des moines ; à l'ouest, ceux des frères convers ; au nord, les cuisines et les réfectoires. À l'ouest de cet ensemble, divers bâtiments utilitaires sont également conservés (granges, ateliers, infirmerie).
À travers toutes ces constructions, l'art gothique à ses débuts se précise peu à peu : dans un premier temps, le chœur est voûté d'une croisée d'ogives très primitive, sans clef, tandis que le réfectoire des frères convers, long de huit travées et divisé en deux vaisseaux par une file de colonnes, est encore voûté d'arêtes. Au début du xiiie siècle, un nouvel architecte arrive, qui est parfaitement au courant des solutions élaborées sur les chantiers français. Le réfectoire des moines, bâti sur le même plan que celui des frères convers est voûté d'ogives sexpartites qui retombent sur de grosses colonnes baguées au centre et sur des consoles sur les côtés. De la même campagne de construction datent la galerie sud du cloître et le porche de l'église, où l'on remarque maintes réminiscences bourguignonnes. Enfin, au xive siècle, on construisit la salle capitulaire et les autre galeries du cloître. L'église a conservé intactes les différentes clôtures de pierre qui subdivisaient la nef : trois travées pour les moines, une pour les malades isolés derrière de hautes stalles et les six dernières pour les frères convers.
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Écrit par
- Éliane VERGNOLLE : maître assistant en histoire de l'art médiéval, université de Paris-IV- Sorbonne
Classification
Autres références
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CISTERCIENS
- Écrit par Marie-Madeleine DAVY , Placide DESEILLE et Anselme DIMIER
- 8 650 mots
- 5 médias
...du transept. Pour un grand nombre d'églises, la façade est précédée d'un porche, comme à Pontigny et à Valmagne, en France ; à Casamari, en Italie ; à Maulbronn, en Allemagne. Mais ce n'était souvent qu'un simple ouvrage de charpenterie, qui a disparu, ainsi qu'on le voit encore à Fontenay, où sur la...