SAINT-BENOÎT-SUR-LOIRE ABBAYE DE
Abbaye bénédictine, Saint-Benoît a été fondée au viie siècle à Fleury-sur-Loire.
Recueillis sous les décombres de l'abbaye du Mont-Cassin ruinée par les Barbares, les corps de saint Benoît et de sa sœur, sainte Scholastique, auraient été inhumés en ce monastère qui prit alors le nom de Saint-Benoît. Théodulfe, évêque d'Orléans sous Charlemagne, y adjoignit de célèbres écoles, très fréquentées jusqu'aux invasions normandes et rétablies ensuite. La bibliothèque fut dispersée sous les guerres de Religion et les bâtiments abbatiaux détruits sous le premier Empire.
L'abbatiale actuelle, commencée dans la seconde moitié du xie siècle, fut consacrée en 1108. La nef date de la seconde moitié du xiie siècle. Elle est précédée par un large porche à deux étages, à trois travées, qui s'ouvre sur chaque face par trois arcades en plein cintre. Le rez-de-chaussée possède huit grosses piles cruciformes portant des chapiteaux historiés. La nef, flanquée de collatéraux, présente sept travées séparées par des demi-colonnes engagées qui reçoivent la retombée des voûtes. Le niveau inférieur est constitué par de grandes arcades brisées à double rouleau. L'étage supérieur comporte des fenêtres hautes. Sur chacun des bras du transept s'ouvrent deux chapelles orientées comportant une partie droite couverte d'un berceau en plein cintre et une abside voûtée en cul-de-four. Au-dessus de la croisée s'élève une coupole octogonale sur doubles trompes que surmonte une tour carrée éclairée sur chacune de ses faces par quatre hautes baies en plein cintre. La partie droite du chœur roman, élevé entre 1065 et 1108, est voûtée en berceau plein cintre supporté par deux doubleaux.
L'élévation présente trois niveaux : au rez-de-chaussée, six grandes arcades en plein cintre ; au-dessus, seize petites arcades aveugles en plein cintre portées sur des colonnettes cylindriques et surmontées par quatre fenêtres hautes en plein cintre. La dernière travée droite du chœur est plus large que les autres et se trouve prolongée de chaque côté par une chapelle orientée avec absidiole, ce qui lui donne l'aspect d'un second transept. Le chevet est entouré d'arcades en plein cintre, au-dessus desquelles se poursuit l'arcature aveugle de la partie droite du chœur. L'étage supérieur est constitué par les fenêtres hautes. Le déambulatoire est couvert d'un berceau tournant en plein cintre, porté par des doubleaux. Deux chapelles rayonnantes s'ouvrent sur l'hémicycle. Sous le chevet s'étend la crypte qui reproduit exactement le plan du chœur. Elle communique avec une salle souterraine, dite chapelle de Saint-Mommole, qui appartenait à une des abbatiales précédentes et doit dater xe ou même du ixe siècle.
L'abbatiale de Saint-Benoît-sur-Loire est particulièrement célèbre pour son décor sculpté ; l'un des chapiteaux du porche porte la mention de la signature du sculpteur roman : Umbertus me fecit.
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Écrit par
- Élisabeth ZADORA : ingénieur au Centre de recherche archéologique, C.N.R.S.
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