ABBAYE
Les abbayes contemporaines
Pourtant, la permanence de la vie monastique avait été assurée par les trappistes, cisterciens réformés à la fin du xviie siècle, et bientôt, allant de pair avec le mouvement de restauration chrétienne, des abbayes anciennes réapparurent tandis que de nouvelles se créaient, non seulement en Europe, mais aussi sur les autres continents. Actuellement, la plupart des moines et des chanoines réguliers vivent dans des abbayes dont dépendent un certain nombre de prieurés. Les chanoines réguliers (environ 5 000) sont essentiellement : les chanoines réguliers de Saint-Augustin (1 100) qui comptent une trentaine d'abbayes – Beauchêne en France, Saint-Maurice d'Agaune en Suisse et les deux hospices du Grand-Saint-Bernard et du Simplon – et les chanoines réguliers de Prémontré (1 700) qui possèdent une trentaine d'abbayes – en France : Mondaye et Frigolet. Les moines (environ 20 000) se répartissent principalement entre bénédictins, cisterciens et chartreux. Ceux-ci restent les moins nombreux (400) dans une vingtaine de monastères dont le plus célèbre est toujours la Grande-Chartreuse. Les cisterciens (6 000) sont divisés entre une « commune observance » groupant une quarantaine d'abbayes – en France, Lérins et Sénanque – et une « stricte observance » : congrégation des trappistes formée par une soixantaine d'abbayes – par exemple Cîteaux, la Grande Trappe, Aiguebelle, Sainte-Marie-du-Mont en France et l'une des plus importantes, celle de Notre-Dame-de Gethsémani, Kentucky (États-Unis). Les bénédictins sont les plus nombreux (près de 12 000) et leurs 180 abbayes sont parfois très peuplées : en France, La Pierre-qui-Vire compte 200 moines ; en Allemagne, Beuron 200, Saint-Ottilien 225, Münsterschwarzbach 320 ; en Suisse, Einsiedeln 210 ; aux États-Unis, Saint-Meinrad en Indiana 200, Saint-Vincent en Pennsylvanie 270, Collegeville au Minnesota 350 ; tandis qu'au Tanganyika, Peramiholz, à Lindi, en compte 150. Parmi les plus renommées citons le Mont-Cassin et Subiaco en Italie, Pannonhalma en Hongrie, Montserrat en Espagne, Solesmes et Ligugé en France, Maredsous en Belgique.
On distingue canoniquement les abbayes régulières et les abbayes nullius dioeceseos ; les secondes, dont le territoire ne fait partie d'aucun diocèse, sont rares : le Mont-Cassin (qui compte plus de 100 000 paroissiens), Subiaco, Monte Oliveto en Italie ; Einsiedeln, Saint-Maurice d'Agaune en Suisse, Clervaux au Luxembourg ; Pannonhalma en Hongrie ; Pietersburg au Transvaal ; Lindi et Ndanda au Tanganyika ; New Norcia en Australie. Une abbaye comprend toujours l'église, dite abbatiale, le cloître auquel sont adjoints la salle capitulaire et le chauffoir, la bibliothèque, le réfectoire avec la cuisine, le dortoir ou les cellules, l'infirmerie, l'hôtellerie.
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Pierre-Roger GAUSSIN : maître de conférences à la faculté des lettres et sciences humaines de Lyon, directeur du Collège littéraire universitaire de Saint-Étienne
Classification
Médias
Autres références
-
ABBATIALE DE CLUNY III
- Écrit par Christophe MOREAU
- 223 mots
-
ABBATIALE ET CLOÎTRE DE MOISSAC - (repères chronologiques)
- Écrit par Christophe MOREAU
- 479 mots
507 Fondation légendaire de l'abbaye de Moissac par Clovis après une victoire décisive sur les Wisigoths à Vouillé.
628 Fondation historique de l'abbaye de Moissac par un moine bénédictin venu de l'abbaye de Saint-Wandrille, saint Ansbert.
1042 L'abbaye est ruinée par le...
-
ABBAYES DE CLUNY - (repères chronologiques)
- Écrit par Christophe MOREAU
- 324 mots
-
ABBÉ
- Écrit par Patrice SICARD
- 1 197 mots
Le mot abbé vient vraisemblablement du syriaque abba, signifiant père, où il traduisait le respect porté à un dignitaire de la société civile ou religieuse. Du syriaque le mot passa, vers le IIIe siècle, dans la langue du monachisme ancien de l'Orient chrétien.
On est alors...
- Afficher les 60 références