ABBON DE FLEURY saint (945-1004)
Né dans l'Orléanais, Abbon, encore enfant, est offert par ses parents au monastère bénédictin de Fleury (aujourd'hui Saint-Benoît-sur-Loire) où il vient enseigner après avoir étudié à Paris et à Reims. Appelé à diriger l'école abbatiale de Ramsay (Yorkshire), il revient à Fleury pour en être bientôt élu abbé (988). Son œuvre se confond, dès lors, avec son effort pour la réforme de l'Église. Il lutte avec âpreté contre les ingérences des évêques dans les affaires des abbayes et leurs empiétements sur les droits des moines, ainsi que pour l'indépendance des monastères par rapport à tout autre pouvoir, laïc ou ecclésiastique, que celui du pape. Il s'intègre donc dans le grand mouvement de la réforme clunisienne dont il sera le principal promoteur dans les pays anglais et même germaniques. Jusqu'à sa mort, il s'oppose aux évêques sur les terrains économique, juridique et moral, dans des polémiques parfois violentes dont il reste de nombreux échos dans son Apologie et dans son importante correspondance. À cette occasion, il fait œuvre de canoniste et contribue largement à l'élaboration de la doctrine sur le pouvoir pontifical. Il fut l'un des premiers à raviver et à développer dans ses écrits le vieux thème indo-européen de la tripartition fonctionnelle au sein de la société. En même temps, il lutte contre le relâchement des moines, dont le seul but doit être, selon lui, la contemplation et la prière (liturgique et privée) dans la retraite et dans l'étude. Il cherchait à réformer dans cet esprit tout clunisien le prieuré de La Réole quand il fut mortellement blessé au cours d'une rixe entre des moines et leurs serfs. Il semble que, trente ans après sa mort, on l'honorait déjà d'un culte public. On le fête le 13 novembre, anniversaire de sa mort.
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Jean-Pierre BORDIER : agrégé de l'Université
Classification