‘ABD-ŪS-SAMAD (XIVe s.)
Peintre persan du xive siècle, fondateur avec Mīr Sayyid ‘Alī de l'école de peinture moghole en Inde.
Né en Perse au sein d'une famille aisée, ‘Abd-ūs-Samad est déjà un calligraphe et peintre de renom lorsqu'il rencontre l'empereur moghol Humāyūn, en exil en Perse. Ce dernier l'invite en 1548 à l'accompagner en Inde, d'abord à Kaboul puis à Delhi. ‘Abd-ūs-Samad enseigne le dessin à Humāyūn et à son jeune fils, le futur empereur Akbar. Nommé directeur de l'atelier impérial fondé par Akbar, il compte parmi ses élèves les hindous Dāsvanth et Basāwan, qui deviendront deux des plus célèbres peintres de l’école moghole. ‘Abd-ūs-Samad est comblé d'honneurs par Akbar. Il est nommé maître de la Monnaie en 1576 et promu au titre de dīwān (commissaire des douanes) de la ville de Multan en 1584, à la fin de sa carrière.
‘Abd-ūs-Samad participe à des œuvres majeures, notamment le Dastan i Amir Hamza, dont il supervise une grande partie de l'enluminure au côté du maître persan Mīr Sayyid ‘Alī. L'illustration de ce roman comptait 1 400 miniatures de grand format, mais on ignore si ‘Abd-ūs-Samad en a peint lui-même, car aucune n'est signée. Parmi les miniatures portant sa signature, on peut mentionner celle qui est conservée à la Bibliothèque impériale du palais du Golestan à Téhéran, laquelle représente Akbar offrant une miniature à son père, l'empereur Humaȳūn. Cette œuvre est persane par le traitement de nombreux détails, mais on y décèle l'émergence du nouveau style indien, manifeste dans le réalisme des scènes de la vie de cour. L'indianisation de la peinture de ‘Abd-ūs-Samad est plus marquée dans un manuscrit enluminé du Khamsed de Nizāmī daté de 1595, qui se trouve actuellement au British Museum.
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Écrit par
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
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Autres références
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MOGHOLS
- Écrit par Andrée BUSSON , André GUIMBRETIÈRE et Mark ZEBROWSKI
- 7 112 mots
- 18 médias
...Mohammed. L'exécution de cet ouvrage dura vingt-cinq ans. Mīr Sayyid Alī employa de nombreux artistes étrangers et indiens ; son œuvre fut continuée par Abd-ūs-Samad de Chīrāz qui, lui-même, s'entoura d'artistes indiens. De ce fait, l'Amīr Hamza Nāmeh peut être considéré comme le point...