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SHLONSKY ABRAHAM (1900-1973)

Né à Karyokov en Ukraine dans une famille juive hassidique, Abraham Shlonsky fut fortement influencé par sa mère qui militait dans le mouvement révolutionnaire russe. À treize ans, il fut envoyé en Éretz Israël pour poursuivre ses études. Mais la Première Guerre mondiale l'obligea à rentrer en Russie ; c'est alors qu'il fréquenta le milieu sioniste russe. Arrivé en Éretz Israël en 1921, Shlonsky connaît la vie rude du pionnier au kibboutz Ein-Harod ; c'est à ce moment-là que s'affirme sa vocation poétique. Très vite, il devient le chef de file de la nouvelle école littéraire, tout en multipliant ses activités politiques : il fut un membre particulièrement actif du Mapam.

Véritable homme de renaissance, Shlonsky a considérablement enrichi les trésors de l'esprit et de la langue hébraïques de son époque. Il a traduit des dizaines d'ouvrages classiques et modernes, et la plupart de ses traductions sont de véritables chefs-d'œuvre du genre : les principales œuvres de Pouchkine ; deux pièces de Shakespeare, Hamlet et Le Roi Lear ; l'épopée de Charles De Coster, Till Eulenspiegel, ainsi que Colas Breugnon de Romain Rolland ; le théâtre de Tchekhov et de Gogol ; un recueil représentatif de la poésie russe moderne ; les romans de Cholokhov ; les nouvelles d'Isaac Babel et d'autres encore.

De longues années durant, Shlonsky s'est consacré à l'édition et a lancé et dirigé des revues littéraires hebdomadaires (Ketouvim, Tourim, Itim), une importante revue trimestrielle littéraire (Orloguine) et divers recueils. Il compte parmi ceux qui, depuis les années vingt, se sont toujours efforcés d'arracher la société israélienne à l'esprit de province et dont les aspirations spirituelles dépassaient de loin la réalité étriquée qui fut celle de sa jeunesse. Lui et ses compagnons de la « troisième vague » voulaient créer une grande littérature capable d'exprimer les changements profonds qui révolutionnaient la vie de leur peuple ; ils ont su enrichir l'hébreu et en ont fait un instrument capable de dire la beauté et le sens de la cité nouvelle.

— Abraham B. YOFFE

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Écrit par

  • : rédacteur en chef du supplément littéraire du journal Alhamishmar, Tel-Aviv

Classification

Autres références

  • HÉBRAÏQUES LANGUE & LITTÉRATURE

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    • 8 474 mots
    • 1 média
    A. Shlonsky (1900-1973) a exercé une influence importante sur les lettres juives : son style a introduit des formes et des expressions nouvelles dans l'hébreu de la poésie. Les thèmes proprement juifs ou empruntés au rite ne sont pas entièrement absents, mais ne tiennent pas dans sa poésie la place...