ABRUZZES
Située dans le centre-est de l'Italie, couvrant une superficie de 10 794 kilomètres carrés, la région des Abruzzes renferme les montagnes les plus élevées et les moins facilement pénétrables de la péninsule ; l'Apennin y atteint sa puissance maximale. Les chaînons massifs de calcaires, faillés et soulevés, du Pliocène, encadrent de hauts plateaux et des bassins d'effondrement, synclinaux comme la vallée de l'Aterno ou celle du Liri, poljés karstiques comme l'ancien lac Fucino. Seuls les chaînons les plus élevés, comme le Gran Sasso (Corno Grande, point culminant de l'Apennin : 2 914 m)présentent des sommets aiguisés par l'érosion glaciaire. Les déboisements et le parcours d'été des troupeaux des Pouilles et du Latium en ont fait des montagnes peu forestières malgré des précipitations abondantes. Vers l'est, la montagne domine brutalement le versant adriatique constitué de collines argileuses, aux nombreux flancs et calanchi. Dans l'étroite plaine côtière, l'érosion menace les plages.
Les Abruzzes ont connu au xxe siècle un fort mouvement d'émigration et d'urbanisation, et un vieillissement de la population : 1 277 000 résidants en 1951, 1 163 000 en 1971. Toutefois la population résidante a progressé à nouveau : 1 305 000 habitants en 2006. Un nouvel équilibre s'est instauré au détriment de la montagne, jadis prééminente, où l'économie pastorale disparaît peu à peu par suite de la rupture des liens avec le Tavoliere et le Latium. Le parc national des Abruzzes témoigne de la beauté des sites et attire le dimanche de nombreux Romains ; Roccaraso est une importante station de sports d'hiver. Les barrages de la montagne donnent aux Abruzzes la première place en Italie péninsulaire pour la production d'hydroélectricité. L'économie montagnarde n'en est pas moins en pleine décadence : seules résistent les grandes vallées comme celle de l'Atenno, avec la ville de L'Aquila (71 900 hab. en 2006), ou les dépressions comme celle de l'ancien lac Fucino, près d'Avezzano (39 700 hab. en 2006) ; la réforme agraire y a permis l'installation de petits exploitants qui pratiquent des cultures irriguées intensives.
Le secteur agricole, constitué de petites exploitations, s'est modernisé et fournit désormais des produits de qualité (vin, huile, fruits, safran...). Sur la côte, l'urbanisation est presque continue d'Alba Adriatica au nord jusqu'à Pescara (122 400 hab. en 2006) et Chieti (57 700 hab. en 2006). Malgré les ressources du sous-sol (bauxite, pétrole, méthane) et en énergie électrique, la région des Abruzzes ne connaît une industrialisation notable que depuis les années 1960. Autrefois terre de grande pauvreté, la région s'est développée en quelques décennies et s'est affranchie de la spirale du sous-développement. Elle est considérée comme la première région du Mezzogiorno et est une zone charnière dans le système économique national. L'ouverture de routes et d'autoroutes a permis de désenclaver la zone montagneuse (66 p. 100 de la superficie de la région). L'économie de la région s'est transformée : dans les années 1950 domine une économie agricole essentiellement, sous-développée ; le processus de développement s'amorce au cours des années 1960, atteint sa vitesse de croisière dans les années 1970 et se poursuit pendant toutes les années 1980. Le véritable moteur du développement est l'industrie, qui sera détrônée par le tertiaire à partir des années 1980. Les activités industrielles sont disséminées sur l'ensemble du territoire en un certain nombre de bassins industriels : produits pharmaceutiques, matériel minier, matériels téléphoniques et électriques, industrie aérospatiale dans le val Pescara ; motocycles, automobiles dans le val Sanpro...[...]
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Écrit par
- Robert BERGERON : assistant à l'université de Toulouse-Le-Mirail
Classification
Média
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