ABU SIMBEL
De tous les sites de la Nubie égyptienne (ou basse Nubie), celui d'Abu Simbel (déformation d'Ibsamboul qui était son nom au xixe siècle) est certainement le plus connu. Son sauvetage spectaculaire, réalisé sous les auspices de l'U.N.E.S.C.O. lors de la construction du grand barrage d' Assouan (Saad el-Aali), lui a conféré une notoriété supplémentaire.
Le site
À environ 280 km au sud d'Assouan, sur la rive gauche du Nil, Ramsès II, qui fut un grand bâtisseur en Égypte et en Nubie (Beit el-Wali, Gerf Hussein, Wadi es-Sebua, El-Derr et Akhsha portent son nom), a choisi un double éperon rocheux pour tailler dans le grès deux temples consacrés à sa gloire et à celle de l'une de ses épouses, Nefertari, dont nous connaissons la tombe creusée dans la vallée des Reines à Thèbes. L'architecture religieuse en Nubie, telle qu'elle fleurit sous la XIXe dynastie tout particulièrement, a des caractéristiques propres qui, sans être inconnues en Égypte même, n'y sont que rarement présentes. Les temples nubiens sont en effet des hémi-spéos, c'est-à-dire des édifices partiellement creusés dans le roc et partiellement construits (salle hypostyle et avant-cour) ou, comme dans le cas d'Abu Simbel, de véritables spéos ou hypogées entièrement taillés dans le rocher.
Le site est mentionné pour la première fois en 1813 par le voyageur suisse Ludwig Burckhardt, et le grand temple est ouvert en 1817 par l'archéologue et aventurier italien Belzoni qui a pénétré avec difficulté dans un monument très largement ensablé. Le site d'Abu Simbel semble avoir été choisi par Ramsès II lui-même, car on n'y a retrouvé aucune trace d'occupation antérieure. Les temples ont vraisemblablement été construits vers l'an 30 du règne du pharaon.
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Écrit par
- Christiane M. ZIVIE-COCHE : chargée de recherche au C.N.R.S., chargée de conférences à l'École pratique des hautes études, Ve section
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