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ACADÉMIE ANTIQUE

L'Académie nouvelle

Carnéade (212-128 av. J.-C.) fonda la troisième Académie. Clitomaque, Carthaginois et non plus Cyrénéen comme son prédécesseur, lui succéda (140-128 av. J.-C.) du vivant de son maître. C'est Carnéade qui vint à Rome en ambassade, en 155 avant J.-C., accompagné du stoïcien Diogène de Babylone et du péripatéticien Critolaüs. Son éloquence séduisit les jeunes Romains et attira sur lui les foudres de Caton.

Carnéade s'oppose à Chrysippe, comme Arcésilas s'était opposé à Zénon. Selon le témoignage de Clitomaque, la suspension du jugement perd son caractère nihiliste, et le sage peut accorder une valeur pratique à telle ou telle représentation vraisemblable. Selon Métrodore et Philon, Carnéade aurait estimé possible d'affirmer des choses dépourvues de certitude. Plus modeste qu'Arcésilas ou que les stoïciens, il n'estime pas que la certitude doive être recherchée. Nous devons nous contenter du probable. Sans prétendre que la représentation soit conforme à son objet, on peut chercher, dans le lien qui unit les représentations, un enchaînement propre à procurer cette certitude subjective et pratique qu'il nomme probabilité. Nous pouvons adhérer à une représentation probable et soumise à un examen complet. Passer en revue les qualités sensibles d'un objet permet d'accéder à des représentations indubitables de cette sorte.

Les stoïciens ne sauraient prétendre que l'ordre et la beauté du monde permettent la prévision, et qu'un futur déjà déterminé se laisse deviner par des signes. Ils ont tort aussi d'avoir trop longtemps affirmé que, seul, le sage qui connaît l'ordre divin des choses peut vivre vertueusement. Le probabilisme doit ouvrir à l'honnêteté de l'homme prudent le champ d'une conduite raisonnable.

Si nous remontons l'ordre chronologique, nous rencontrons trois sujets d'interrogation :

1. Convient-il de considérer comme s'inscrivant dans la tradition académique le néodogmatisme de Philon de Larisse et l'éclectisme ou le syncrétisme d' Antiochus d'Ascalon ? La figure d'Antiochus ne manque pas de relief philosophique, puisqu'il a forgé l'idée d'une philosophia perennis et concilié académiciens, péripatéticiens et stoïciens. Avoir remis à l'honneur la division de la philosophie, proposée par Xénocrate, en éthique (jaune de l'œuf), physique (blanc de l'œuf) et logique (coquille), suffit-il à en faire un académicien ? Son influence, sur Cicéron en tout cas, est déterminante.

2. Arcésilas et Carnéade sont-ils des sceptiques ?

3. Aristote, demeuré pendant vingt ans l'élève de Platon, fut-il, ainsi que le prétend Cicéron, académicien ?

— Jean-Paul DUMONT

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L'Académie de Platon

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