ACANTHOCÉPHALES
Biologie
L'acanthor contenu dans l'œuf ne peut poursuivre son développement que si l'œuf est mangé par un Arthropode. C'est dans l'intestin de cet hôte intermédiaire que l'œuf éclôt, et que, grâce à ses épines, l'acanthor traverse la paroi de l'intestin. La larve grandit dans la cavité du corps, se différencie, et parvient finalement au stade de larve infestante dont le rostre est complètement rétracté dans le tronc, au travers duquel on distingue déjà les ébauches des organes reproducteurs. Cette larve se trouve à l'intérieur d'un kyste réactionnel produit par l'hôte, et demeurera vivante aussi longtemps que celui-ci. Absorbée par un vertébré, la larve se dégage de son enveloppe. Le rostre s'évagine et s'enfonce dans la paroi de l'intestin, fixant ainsi le ver qui deviendra adulte. Il s'ensuit que l'hôte intermédiaire est indispensable au développement de la larve infestante. Mais il arrive aussi, si cette dernière est mangée par un vertébré autre que l'hôte normal, que la larve ne se fixe pas dans l'intestin, mais en traverse la paroi pour se loger dans la cavité péritonéale où elle demeure néanmoins infestante. Cet hôte intermédiaire potentiel n'est donc pas indispensable dans le cycle, on le désigne sous le nom d'hôte d'attente.
Cycles évolutifs
Dans les conditions les plus favorables pour le déroulement d'un cycle évolutif, les hôtes intermédiaires et définitifs vivent dans le même milieu écologique, où le premier est mangé par le second. Selon le milieu dans lequel vivent les hôtes, on distinguera les cycles aquatiques et les cycles terrestres.
Chez plusieurs espèces parasites de poissons marins ou d'eau douce, l'hôte intermédiaire est un petit crustacé amphipode (Gammarus), qui est ensuite mangé par le poisson. Cependant l'espèce Corynosoma semerme se rencontre chez plusieurs oiseaux marins et chez les phoques. L'hôte intermédiaire est encore un crustacé amphipode, mais les probabilités qu'un oiseau ou un phoque avale ces crustacés sont assez faibles. Elles sont cependant fortement accrues par la présence d'un hôte d'attente, un poisson, qui accumule dans son organisme les larves infestantes, en se nourrissant de crustacés. Sans être indispensable au développement larvaire, l'hôte d'attente favorisera l'infestation de plusieurs hôtes définitifs piscivores, et, partant, une dissémination plus grande des parasites.
Dans les cycles terrestres, l'hôte intermédiaire est en général un insecte ou, plus rarement, un cloporte (Crustacé isopode). Mais l'hôte d'attente est devenu quasi indispensable au déroulement normal du cycle. Par exemple, le genre Centrorhynchus parasite des oiseaux rapaces, l'hôte intermédiaire est un insecte (en Afrique, un Acridien), mais on rencontre la larve infestante chez plusieurs espèces de petits mammifères insectivores, et même des amphibiens, dont se nourrissent habituellement les rapaces.
Relations des vers adultes avec leurs hôtes
Le mode de fixation si particulier des vers adultes dans la paroi intestinale de l'hôte définitif semble impliquer qu'ils ne s'en détacheront plus. Ce n'est cependant pas toujours le cas, car le rostre, une fois fixé, peut s'invaginer. Les crochets recourbés sont ainsi retirés des tissus sans provoquer de lésions. Ceci se confirme d'ailleurs dans la plupart des cas sur les coupes histologiques. Parfois, l'hôte réagit en isolant le rostre au moyen d'une épaisse capsule conjonctive, qui peut même être visible sur la face péritonéale de l'intestin. L'intensité de la réaction est en rapport avec l'intensité de l'infestation, et peut-être aussi avec la nature de l'hôte, qui peut opposer une certaine accoutumance aux parasites.
Les poissons[...]
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Écrit par
- Jean Georges BAER : professeur à l'université de Neuchâtel, directeur de l'Institut de zoologie
Classification
Médias
Autres références
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