ACARIENS
Développement
La croissance des acariens est ponctuée par le rejet périodique de la cuticule recouvrant leur corps et formant leur exosquelette. Ce processus, nommé mue, délimite des stades de développement, ou stases, dont le nombre varie selon les espèces. Le développement postembryonnaire débute par une stase nommée larve. Les stases suivantes sont appelées protonymphes (ou nymphes I), deutonymphes (ou nymphe II), tritonymphe (ou nymphe III) et ainsi de suite. La stase précédant l'éclosion est nommée prélarve.
Chez certaines espèces, quelques stases présentent des particularités morphologiques. Par exemple, les prélarves du prostigmate Saxidromus delamarei, les larves du métastigmate Ornithodoros et les deutonymphes des astigmates sont des stases dites ellatostases car dépourvues de pièces buccales fonctionnelles. Chez d'autres espèces, certaines stases ne possèdent ni pièces buccales ni appendices locomoteurs et sont nommées calyptostases. C'est le cas des prélarves des Notostigmata et de presque tous les Actinotrichida ainsi que des protonymphes et des tritonymphes de certains Prostigmata (Erythraeidae, Thrombidiidae, Trombiculidae, Hydrachnellae). Généralement, le remaniement total des tissus, ou épimorphose, intervient à plusieurs des stases. Chez certaines espèces, il apparaît au cours du développement une deutonymphe privée de pièces buccales mais qui présente de nombreuses ventouses lui permettant de pratiquer la phorésie, c'est-à-dire de s'accrocher à un hôte pour se déplacer. Cette forme, appelée hypope, est susceptible de réapparaître lors de la stase adulte, lorsque les conditions de vie nécessitent une migration des individus.
Chez les acariens, que les œufs soient de petite taille (Tyroglyphus, Sarcoptes) ou plus volumineux (tiques), la segmentation de l'œuf est totale. Le processus de la mue débute très tôt et ponctue le développement embryonnaire (formation de prélarves). L'éclosion de l'œuf conduit à une larve possédant trois paires de pattes (larve hexapode) chez les métastigmates et quatre paires chez les sarcoptiformes et les mésostigmates. Toutefois, dans les groupes possédant des larves hexapodes, la quatrième paire de pattes était présente durant le développement embryonnaire puis a régressé. Une première mue conduit à la première nymphe, ou protonymphe. Selon les groupes d'acariens, il existe parfois des confusions entre les termes larves et protonymphes. Selon les sexes et les espèces, ces protonymphes donneront, après de une à cinq mues, des individus adultes. Les tiques Ixodidae ne possèdent que trois stases postembryonnaires (larve, protonymphe et adulte). Toutes les stases suivant la larve (protonymphe, deutonymphe, tritonymphe, etc.) sont généralement octopodes. Chez certains prostigmates, plusieurs mues se réalisent sans exuviation (observation de plusieurs exuvies pharyngiennes emboîtées au moment de la mue nymphale).
Chez les tiques, des hormones stéroïdes fortement hydroxylées et solubles dans l'hémolymphe provoquent la mue ou « ecdysis ». Elles sont de ce fait appelées ecdystéroïdes (ES). Leur fonction est moins claire chez l'acarien Tyrophagus.
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Écrit par
- Jean-Louis CONNAT : professeur de biologie animale cellulaire et moléculaire à l'université de Bourgogne
- Gabriel GACHELIN : chercheur en histoire des sciences, université Paris VII-Denis-Diderot, ancien chef de service à l'Institut Pasteur
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Médias
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