ACARIENS
Reproduction
Les acariens possèdent tous des sexes séparés, mais la parthénogenèse n'est pas rare dans ce groupe, sous sa forme soit thélytoque (donnant des femelles), soit arrhénotoque (conduisant à des mâles). Dans ce dernier cas, les mâles obtenus s'accouplent avec leur mère pour redonner une génération diploïde et bisexuée. Une famille, les Listrophoridae, pratique la forme deutérotoque (générations haploïdes bisexuées).
Chez les tiques, les femelles sont dans l'incapacité de pondre leurs œufs si ces derniers ne sont pas fécondés par des mâles. Ainsi, chez les Ixodidae, l'accouplement a lieu peu de temps après la fixation de la femelle sur l'hôte et il permet la poursuite du repas sanguin nécessaire à la vitellogenèse. En absence de mâle, la femelle ne se gorge pas de sang et ses œufs ne se développent pas. Chez les Argasidae, la femelle peut se gorger de sang en l'absence du mâle et débuter la digestion du repas sanguin ainsi que la vitellogenèse. Toutefois, sans fécondation, ces phénomènes s'interrompent et les ovocytes formés se résorbent. L'accouplement, qui peut avoir lieu après une pause de plusieurs mois, permet la reprise de la digestion et le réenclenchement de la vitellogenèse.
La reproduction du mésostigmate Varroa, parasite des abeilles, a été particulièrement étudiée en raison des pertes économiques importantes que cet acarien provoque en apiculture. Les femelles pénètrent en grand nombre dans les alvéoles non encore operculées des ruches et y pondent. Elles marquent une nette préférence pour les alvéoles renfermant les faux-bourdons (mâles des abeilles). Chaque femelle y pond cinq ou six œufs qui éclosent et conduisent à des individus qui vivent dans l'alvéole et parasite la larve. Le premier œuf pondu (et parfois le deuxième) donne toujours un mâle et tous les autres des femelles.
Deux types principaux d'hormones jouent un rôle dans le développement et la reproduction des arthropodes : les ecdystéroïdes (ES) et les hormones juvéniles (JH). Ces dernières sont des sesquiterpènes ayant la particularité de posséder une liaison époxyde et une fonction méthyl-ester. Chez les tiques, à l'exception d'une étude portant sur Boophilus microplus (Mansingh et Rawling, 1977), comme chez les acariens de plus petite taille étudiés, les JH provoquent la vitellogenèse et la ponte. Les ES sont quant à eux impliqués dans le contrôle de la spermatogenèse des tiques. Ils semblent aussi favoriser la vitellogenèse chez les Ixodidae et l'inhiber chez les Argasidae.
Chez Varroa, seuls les adultes produits dans les alvéoles de faux-bourdons sont fertiles. Des dosages hormonaux réalisés sur l'hémolymphe des faux-bourdons montrent que les concentrations de JH y sont plus importantes et qu'elles augmentent plus tardivement que dans l'hémolymphe des ouvrières. Cela laisse supposer que ces hormones sont impliquées dans la stimulation de la différenciation des cellules reproductrices dans les gonades (cycle gonotrophique) des Varroa. On peut également supposer que les JH influencent le déterminisme du sexe, puisque le premier œuf de Varroa, pondu lorsque les concentrations de JH des abeilles sont encore faibles, donne toujours un mâle.
La plupart des acariens sont très féconds. Les femelles de Tyrophagus pondent chacune de 100 à 700 œufs qui redonneront des adultes reproducteurs au bout de seulement trois semaines. Il en est de même pour les tiques, en particulier les Ixodidae qui pondent jusqu'à 20 000 œufs.
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Écrit par
- Jean-Louis CONNAT : professeur de biologie animale cellulaire et moléculaire à l'université de Bourgogne
- Gabriel GACHELIN : chercheur en histoire des sciences, université Paris VII-Denis-Diderot, ancien chef de service à l'Institut Pasteur
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