ACARIENS
Fonctions de relation
Communication chimique
Chez les acariens, la première paire de pattes est fréquemment utilisée pour palper l'environnement à la manière des antennes des insectes. Cependant, chez Eatoniana plumipes, c'est la dernière paire de pattes qui joue ce rôle. Les poils sensoriels impliqués, nommés sensilles, perçoivent des odeurs (substances volatiles) ou des goûts. Ces émanations peuvent provenir de leurs hôtes (kairomones), permettant alors aux acariens parasites de les localiser, ou bien des individus de leur propre espèce (phéromones), jouant alors un rôle important dans le comportement social et reproducteur. Varroa jacobsoni reconnaît ainsi son hôte grâce à des alcanes contenus dans la cuticule de l'abeille. Les acariens parasites de la volaille (Dermayssus gallinae) sont d'abord attirés par l'odeur des vieilles plumes restées quelques jours à terre et non par celle des plumes fraîches. Ils se regroupent ensuite en percevant les produits volatils émanant de leur propre espèce, puis finissent par parasiter les volailles.
Les travaux d'électrophysiologie effectués sur des sensilles de différentes espèces ont permis de montrer qu'elles détectaient de faibles concentrations d'alcools, d'acides carboxyliques et d'aldéhydes à chaînes courtes en vapeur dans l'air. La composition exacte des phéromones sexuelles des Ixodidae demeure controversée. Le 2,6-dichlorophénol a été décrit comme étant la phéromone sexuelle de plusieurs espèces. Toutefois, cette molécule se trouve aussi bien chez des individus immatures que chez des mâles ou des femelles. Chez Dermacentor et Rhipicephalus appendiculatus, des esters de cholestérol et d'acides gras contenus dans la cuticule des femelles sont impliqués dans le comportement reproducteur des mâles en combinaison avec le 2,6-dichlorophénol. D'autres signaux incitant les mâles à s'accoupler sont localisés dans les voies génitales des femelles de Dermacentor. En effet, si la partie antérieure des voies génitales est amputée, l'accouplement n'a pas lieu. En revanche, il devient possible si on applique sur le gonopore des extraits obtenus à partir des conduits génitaux amputés. Les molécules responsables pourraient être des acides gras saturés à longue chaîne (acides gras myristique, palmitique et stéarique), mais aussi des stéroïdes. En effet, de la 20-hydroxyecdysone déposée sur le gonopore induit le comportement d'accouplement et provoque une réponse électrophysiologique au niveau de récepteurs gustatifs situés sur les chélicères des mâles. Toutefois, la composition chimique exacte du mélange aphrodisiaque n'a pas encore été clairement établie.
La guanine, la xanthine et l'hypoxanthine contenues dans les excréments jouent le rôle de phéromone d'agrégation. Le liquide coxal, produit par les femelles Argasidae lors du repas sanguin, joue un rôle aphrodisiaque et stimule le comportement reproducteur du mâle.
Des sensilles associées à la fonction de nutrition se trouvent sur le gnathosome. Il existe également sur le tarse de la première paire de pattes des tiques deux fentes sensorielles formant l'organe de Haller.
Sensibilité à l'humidité
Les petits animaux doivent lutter en permanence contre la dessiccation et leur survie dépend d'une réponse adaptée aux variations d'humidité. A. D. Lees avait noté, dès 1948, que les tiques fuyaient une humidité trop forte et avaient la faculté de sélectionner un environnement adapté à leur état d'hydratation. On suspecte que des hygro-récepteurs soient présents au niveau de la partie antérieure de l'organe de Haller.
Perception de la lumière
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Écrit par
- Jean-Louis CONNAT : professeur de biologie animale cellulaire et moléculaire à l'université de Bourgogne
- Gabriel GACHELIN : chercheur en histoire des sciences, université Paris VII-Denis-Diderot, ancien chef de service à l'Institut Pasteur
Classification
Médias
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