ACARIENS
Classification
Bien que la phylogénie des acariens fasse l'objet de débats chez les spécialistes, la plupart des chercheurs s'accordent pour diviser ce groupe en deux lignées séparées – les acariformes et les parasitiformes –, considérées, selon les auteurs, comme des superordres ou des ordres. Une troisième lignée, les opilioacariformes, dérive des parasitiformes (fig. 2).
Les acariformes
Ce groupe rassemble les acariens de très petite taille appelés « mites » par les anglophones et autrefois nommés Actinotrichida en raison de la présence, dans les soies de ces animaux, d'une chitine particulière, l'actinopiline, aux propriétés optiques spécifiques. On y distingue les thrombidiformes et les sarcoptiformes.
Les thrombidiformes
Ils sont généralement pourvus d'yeux et portent des chélicères terminés par une pince dont la partie fixe (mors fixe) disparaît chez les formes parasites. Le mors mobile allongé devient alors styliforme et peut se rétracter à l'intérieur du chélicère. Les pédipalpes, généralement petits, atteignent un développement remarquable chez les espèces prédatrices spécialisées (Bdellidae, Cunaxidae, Anystidae...). Les tibias des pédipalpes portent dorsalement chez les Thrombidiidae de fortes épines (peigne ou radula). La très grande majorité des espèces de ce groupe sont prostigmates, c'est-à-dire qu'elles présentent un système trachéen débouchant par une paire de stigmates (orifices respiratoires) au niveau des chélicères. Les morphologies ainsi que les milieux conquis par les différentes familles de thrombidiformes sont très variés. Une grande partie parasitent les plantes : les Tetranychidae (tétranyques), les Phytoptipalpidae (qui se distinguent des précédents par l'absence de la quatrième paire de pattes et leur fente génitale transversale) et les Tetrapodili ou Eriophyoïdes, qui possèdent un idiosoma annelé vermiforme portant seulement deux paires de pattes et une fente génitale transversale. Certains de ces acariens causent par leurs piqûres des fasciations (croissance anormale du sommet d'une tige en forme de faisceau) ou la formation de replis des tissus végétaux appelés galles. Les Erythreaidae et les Thrombiculidae sont également des parasites de végétaux à l'état adulte, mais leurs larves, connues sous le nom d'aoûtats, parasitent respectivement les arthropodes et les vertébrés (dont l'homme) pour y chercher les protéines dont elles ont besoin. Chez l'homme, elles se mettent dans les endroits où la peau est humide et mince (chevilles, poignets, cuisses, aine) jusqu'à ce que leur alimentation soit complète (de un à quatre jours). Ensuite, elles se laissent tomber sur le sol pour poursuivre leur développement. Chez certaines personnes, la morsure des aoûtats peut déclencher une réaction allergique et des éruptions cutanées. D'autres thrombidiformes sont dulçaquicoles à l'état larvaire (Hydrachnellae) puis grimpent à l'extrémité des plantes aquatiques pour y chercher l'hôte arthropode aérien qu'elles parasiteront. D'autres encore (Halacaridae) sont associées à des algues marines. Enfin, certains parasitent les espèces animales (les oiseaux pour les Harpirhynchidae, les mammifères pour les Myobiidae et Demodicidae).
Les sarcoptiformes
Ils sont souvent dépourvus d'yeux et possèdent des chélicères presque toujours broyeurs terminés par une pince. On y distingue trois cohortes :
– Les Acaroidea ou Astigmata, qui vivent à l'état libre et forment d'importantes colonies dans des endroits très humides. Ils sont dépourvus de trachées (d'où leur nom d'astigmates), la respiration se faisant alors au travers des téguments. Les 400 espèces appartenant à environ 90 genres, dont Tyrophagus est un des plus importants, se répartissent dans le monde entier. La plupart[...]
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Jean-Louis CONNAT : professeur de biologie animale cellulaire et moléculaire à l'université de Bourgogne
- Gabriel GACHELIN : chercheur en histoire des sciences, université Paris VII-Denis-Diderot, ancien chef de service à l'Institut Pasteur
Classification
Médias
Autres références
-
ARACHNIDES
- Écrit par Christine ROLLARD
- 3 671 mots
- 12 médias
Lesacariens sont les seuls arachnides chez lesquels les chélicères et les pédipalpes se trouvent localisés sur une région séparée du corps, une sorte de rostre appelé gnathosome. Ils sont parmi les plus importants en nombre de tous les microarthropodes du sol, où ils jouent un rôle non négligeable dans... -
ASTHME
- Écrit par Philippe GODARD et François-Bernard MICHEL
- 5 857 mots
- 2 médias
– Les acariens pyroglyphides (Dermatophagoïdes pteronyssimus et farinae, Euroglyphus manei) constituent l'allergène majeur de la poussière de maison. Ils se nourrissent de squames humains particulièrement abondants dans les matelas, les oreillers et les moquettes. Une concentration en débris d'... -
CHÉLICÉRATES
- Écrit par Roland LEGENDRE et Max VACHON
- 2 480 mots
- 6 médias
...ce tagmosisme. Chez les Mérostomes, les Scorpions, les Araignées, six segments restent extérieurement soudés en un tagme ou prosoma ; chez les Solifuges, quatre segments seulement forment le tagme appelé propeltidium, alors que chez les Acariens, deux segments constituent le tagme nommé gnathosome. -
GALE
- Écrit par Pierre de GRACIANSKY
- 640 mots
Parasitose humaine, la gale est due à un acarien : Sarcoptes scabiei. La femelle creuse un sillon dans la couche cornée de l'épiderme de la peau de son hôte. Elle y est fécondée puis pond ses œufs dans une logette située à l'extrémité de ce sillon. Après un stade larvaire, l'animal parvient...
- Afficher les 8 références