AZF ACCIDENT DE L'USINE (21 septembre 2001)
Le 21 septembre 2001, à 10 h 17, une très violente explosion, ressentie à plusieurs kilomètres, se produit dans la zone industrielle sud de Toulouse, dans l'usine chimique AZF (Azote Fertilisants) appartenant alors à Grande Paroisse (groupe Total), premier fabricant français d'engrais. On dénombre 31 morts, 29 blessés graves, des milliers de blessés (dont certains présentant des lésions auditives définitives) et 25 000 logements endommagés. Des produits toxiques ont été émis dans l'atmosphère. Fort heureusement, les gros stockages d'ammoniac et de chlore ont tenu car l'état des bâtiments avoisinant l'usine n'aurait pas permis le confinement de la population face à un nuage toxique (la plupart des vitres de ceux-ci ayant explosé).
La ou les causes ont donné lieu à de multiples hypothèses : un attentat (cette explosion survenant quelques jours après les événements du 11 septembre aux États-Unis), une explosion préliminaire déclenchante (défaut électrique), mais la cause la plus probable reste le mélange de produits incompatibles dans le hangar où s'est produite l'explosion, hangar qui recevait des déchets de fabrication et où une benne venait d'être vidée trente minutes avant l'explosion. Cette dernière hypothèse a été retenue par le parquet lors du procès qui, ouvert le 23 février 2009 à Toulouse, s'est terminé le 19 novembre 2009 par la relaxe de tous au bénéfice du doute, Total n'ayant pas été incriminé (même s'il a déjà versé des dédommagements aux victimes). Ce procès hors normes (plus de 50 000 pages et 679 pages pour le seul jugement) sera repris en appel au début de 2011.
Après cette catastrophe, une nouvelle loi française – relative à la prévention des risques technologiques et naturels, et à la réparation des dommages – a été promulguée le 30 juillet 2003. Celle-ci renforce la maîtrise des dangers à la source, précise le zonage (risques plus ou moins importants) et apporte de nouveaux outils – les Plans de prévention des risques technologiques – pour réglementer l'urbanisation existante ou future (plus de 400 sites de type Seveso sont concernés), avec possibilité d'expropriation, d'où la complexité de la mise en œuvre de cette loi. Cette dernière prévoit, en outre, une concertation autour de ces usines en incluant les riverains.
Depuis deux siècles (décret impérial du 15 octobre 1810, à l'origine de la réglementation sur les installations classées), la France s'évertue, sans succès, à éloigner les usines dangereuses des habitations. Cet accident, qui a représenté un choc réel pour les populations, les élus et l'administration, permettra peut-être d'y parvenir.
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Écrit par
- Maryse ARDITI : pilote du réseau Risques et impacts industriels de France Nature Environnement, présidente de l'association Écologie du Carcassonnais, des Corbières et du littoral audois
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Autres références
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1794 Explosion, le 1er septembre, de la poudrerie de Grenelle à Paris, faisant près de 1 000 morts. La prise de conscience des risques technologiques entraînée par cette catastrophe passe pour être à l'origine de la réglementation française marquée par le décret impérial de 1810 sur les établissements...
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