ACCORD DU VENDREDI SAINT
Entre la partition de l'Irlande, en 1921, qui maintient six comtés du nord de l'Ulster au sein du Royaume-Uni, et la conclusion de l'accord de paix du 10 avril 1998, la province autonome d'Irlande du Nord a été le théâtre d'un des plus longs conflits qu'aura connus l'Europe moderne. À l'image de la lutte ancestrale entre l'Irlande catholique et la Grande-Bretagne protestante, ce conflit, alimenté par les discriminations que subit la forte minorité catholique et nationaliste d'Irlande du Nord, est à la fois guerre d'indépendance et guerre de religion. À la fin des années 1960, la montée de l'agitation catholique aboutit à l'envoi de l'armée britannique dans la province, dont l'administration est rattachée à Londres en 1972. Aux attentats de l'Armée républicaine irlandaise (I.R.A.) répondent les violences des milices protestantes. Londres et Dublin s'associent alors dans la recherche de la paix, dont le processus, engagé en 1993, aboutit en avril 1998 à l'Accord du vendredi saint. Approuvé par référendum le mois suivant, celui-ci prévoit l'autodétermination des habitants d'Irlande du Nord, la création d'institutions autonomes et le désarmement de la province. La réticence de l'I.R.A. à désarmer est finalement vaincue par le climat de lutte antiterroriste créé par les attentats commis le 11 septembre 2001 aux États-Unis et par la volonté de Dublin et Londres de sauver le processus de paix : l'I.R.A. renonce à la lutte armée et à la violence en juillet 2005. Deux ans plus tard, le 8 mai 2007, le gouvernement régional d'union prévu par l'Accord du vendredi saint, réunissant la majorité protestante et la minorité catholique, est formé.
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Écrit par
- Christophe PÉRY : diplômé d'études approfondies en relations internationales
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