ACCORDÉON, en bref
L'accordéon est un instrument à vent à anches dites libres car ces fines lamelles métalliques qui produisent des sons lorsqu'un flux d'air les excite ne vibrent pas contre un support, comme c'est le cas, par exemple, pour la clarinette et son anche dite battante.
L'instrument, qui est tenu à la main, comporte deux claviers encadrant un soufflet. Différents types d'accordéon existent, parmi lesquels le chromatique, « à boutons », le diatonique « à boutons », le chromatique « à clavier piano ».
Dans le jeu traditionnel, la main droite se charge de la mélodie tandis que la gauche s'occupe de l'accompagnement. Dans l'accordéon chromatique moderne, les boutons de la main gauche produisent des basses et des accords (triades, septièmes). Pour les accordéons diatoniques, dits « bi-sonores », chaque bouton produit deux notes : une quand on pousse le soufflet, l'autre quand on le tire.
La registration de l'accordéon est voisine de celle de l'orgue. Les proches cousins de l'accordéon sont d'ailleurs l'orgue, l'harmonium et l'harmonica. Le concertina – à un seul clavier –, en faveur en Angleterre, en Irlande et en Écosse, est l'instrument du cirque par excellence, alors que le bandonéon est indissociable du tango argentin.
Histoire
Au début du xixe siècle, une série d'instruments précurseurs de l'accordéon sont mis au point ; ainsi, l'Aeoline de l'Allemand Bernhard Eschenbach (vers 1810) ou le Handaeoline de l'Allemand Christian Friedrich Ludwig Buschmann (1822). En 1829, l'Autrichien Cyril Demian fait breveter un instrument rudimentaire, l'Akkordion, tandis que l'Anglais Charles Wheatstone invente le concertina. En 1840, L. Douce crée son « accordéon harmonieux », qui annonce l'accordéon chromatique. Douze ans plus tard, le Français Philippe-Joseph Bouton invente l'accordéon à clavier piano. En 1863, l'Italien Paolo Soprani commence à fabriquer en série les premiers accordéons diatoniques, à Castelfidardo, près d'Ancône, en Italie. C'est vers 1900 que l'accordéon chromatique est mis au point en Italie.
Après la Première Guerre mondiale, l'accordéon prend en France le pas sur la chevrette (type de cornemuse) et se développe à la faveur de la mode des bals musettes. L'accordéon diatonique tombe en désuétude, pour ne subsister que dans le répertoire de certaines régions (Bretagne, notamment).
Facilement transportable et complet, l'accordéon devient le symbole de l'émigration et s'intègre dans les musiques de danses populaires (polka, mazurka, java, valse, tango...). L'accordéon de concert, ou harmonéon, avec ses deux claviers identiques, apparaît après la Seconde Guerre mondiale.
Longtemps cantonné aux bals musettes, l'accordéon diatonique est par la suite adopté par les musiciens folk, le rock, la nouvelle chanson française, notamment.
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Écrit par
- Eugène LLEDO : compositeur, auteur, musicologue et designer sonore
Classification
Médias