POTSDAM ACCORDS DE (juill.-août 1945)
La Conférence de Potsdam du 17 juillet au 2 août 1945 réunit pour la dernière fois avant 1955 les chefs de gouvernement des États-Unis (Truman), de l'U.R.S.S. (Staline) et de la Grande-Bretagne (Churchill, puis Attlee après la victoire des travaillistes). Les principaux problèmes évoqués furent la procédure de préparation des traités de paix avec les satellites de l'Allemagne ; les problèmes allemands et autrichiens ; l'évolution politique des Balkans ; les questions méditerranéennes. Ces dernières furent soulevées par l'U.R.S.S. (bases soviétiques sur les détroits, colonies italiennes, régime franquiste). Il n'y eut aucun résultat tangible, mais ces revendications contribuèrent à inquiéter les Anglais et les Américains. Ceux-ci demandèrent des élections libres en Roumanie et en Bulgarie et des pouvoirs effectifs pour leurs représentants aux commissions de contrôle alliées, sans succès ; en fait, dès la seconde phase de la conférence, ils amorcent le recul qui les amènera à reconnaître le gouvernement roumain dès décembre 1945. En revanche, la décision de confier à un « Conseil des ministres des Affaires étrangères » la négociation des traités de paix avec l'Italie, la Roumanie, la Bulgarie, la Finlande et la Hongrie fut le premier pas qui permit d'aboutir le 10 février 1947, à Paris, à la signature des cinq traités. En ce qui concerne l'Allemagne, les Anglais et les Américains donnaient leur accord quant à l'annexion par l'U.R.S.S. de Königsberg et d'une partie de la Prusse orientale ; ils acceptaient que les territoires à l'est de l'Oder-Neisse soient administrés provisoirement par la Pologne et que les populations allemandes de ces régions soient déportées vers l'ouest. Sur le plan politique et économique, les Américains cherchaient à maintenir le principe d'un traitement quadripartite de l'Allemagne. Ce fut un échec : politiquement et économiquement, chacun restait en fait maître dans sa zone. Néanmoins, les Soviétiques recevront 25 p. 100 de l'outillage des zones occidentales en plus des réparations prélevées dans leur zone, plus pauvre. L'unité de traitement de l'Allemagne ne se retrouva qu'au niveau des trois principes : démilitarisation, dénazification, démocratisation. En conclusion, on reconnaissait la situation créée par l'avance des armées respectives, la coopération interalliée n'étant maintenue qu'au seul niveau de principes interprétés différemment.
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Georges-Henri SOUTOU : professeur d'histoire contemporaine à l'université de Paris-IV-Sorbonne
Classification
Média
Autres références
-
ALLEMAGNE (Politique et économie depuis 1949) - République démocratique allemande
- Écrit par Georges CASTELLAN et Rita THALMANN
- 19 518 mots
- 6 médias
...terrain (Trophäenaktion) : machines-outils, voies ferrées, installations sanitaires furent expédiées en Russie. Puis, conformément aux décisions de Potsdam qui leur permettaient de prélever 40 p. 100 de l'équipement industriel de leur zone, à partir de l'été de 1945 ils démontèrent de nombreuses usines.... -
AUTRICHE
- Écrit par Roger BAUER , Jean BÉRENGER , Annie DELOBEZ , Encyclopædia Universalis , Christophe GAUCHON , Félix KREISSLER et Paul PASTEUR
- 34 129 mots
- 21 médias
...mars 1938 à avril 1945 et de tous les biens acquis par les Allemands à leur valeur véritable, excluant ainsi les ventes forcées de « l'aryanisation ». À la conférence de Potsdam, pendant l'été de 1945, les Alliés renoncent à exiger de l'Autriche des réparations, mais ils s'attribuent, en contrepartie,... -
CORÉE - Histoire
- Écrit par Encyclopædia Universalis , Jin-Mieung LI , Ogg LI et Madeleine PAUL-DAVID
- 6 284 mots
- 13 médias
...quatre grandes puissances, lors du partage du monde, ont convenu que les États-Unis désarmeraient l'armée japonaise au sud du 38e parallèle et l'U.R.S.S. au nord. La déclaration de Potsdam du 2 août 1945 demanda au Japon de se rendre sans conditions et réaffirma l'indépendance de la Corée. -
EST-OUEST RELATIONS
- Écrit par Encyclopædia Universalis , Jacques HUNTZINGER et Philippe MOREAU DEFARGES
- 12 427 mots
- 9 médias
...quelques années, régler les aspects les plus sensibles du problème allemand. Par des traités avec l'U.R.S.S., puis avec la Pologne et la Tchécoslovaquie, la R.F.A. reconnaît le statu quo territorial issu des accords de Potsdam, dont la ligne Oder-Neisse en tant que frontière occidentale de la Pologne.... - Afficher les 11 références