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ACCUMULATIONS (géologie) Accumulations continentales

Accumulation éolienne

Comme les eaux courantes, le vent a une activité de transport et d'accumulation. Cette activité se situe dans le prolongement de la déflation qu'il exerce aux dépens des formations superficielles meubles. Les observations de terrain ainsi que l'expérimentation en soufflerie montrent que cette prise en charge ne concerne que les éléments ne dépassant pas 0,50 mm de diamètre. À l'opposé, les particules argileuses appartenant à la classe des colloïdes sont également exclues, en raison de leur cohésion interne. Le transport éolien affecte donc, fondamentalement, les sables fins et très fins (grains compris entre 0,50 et 0,050 mm), et les limons (de 50 à 2 μm). Le déplacement des sables se fait par saltation des grains soulevés à plusieurs décimètres au-dessus du sol, et retombant plus loin ; celui des limons s'effectue en suspension dans l'air, les particules pouvant être entraînées à plusieurs milliers de mètres d'altitude dans l'atmosphère, et déplacées sur des milliers de kilomètres. Il faut noter que les sables plus grossiers, voire les graviers jusqu'à 10 millimètres de diamètre, sont susceptibles d'être mobilisés par roulage sur le sol sous l'action de vents très forts, mais leur participation à l'accumulation éolienne reste négligeable. Il convient d'examiner séparément le cas des accumulations sableuses et limoneuses.

Le rôle des vents de sable se manifeste notamment par l'édification des dunes, formes d'accumulation éolienne très répandues sur les continents. Leur épanouissement le long des côtes basses et, surtout, dans les déserts tient aux conditions particulièrement favorables offertes à leur activité. On signalera, d'abord, l'importance des volumes de sable disponibles soit sur de vastes estrans découverts à marée basse, soit par des stocks d'alluvions capitalisés dans les bassins endoréiques des déserts, ou par les dépôts morainiques et fluvio-glaciaires accumulés dans les marges des glaciers, notamment dans les hautes latitudes. Par ailleurs, tous ces milieux permettent à la déflation de s'exercer sans entrave, en raison même de la médiocrité de la couverture végétale, conséquence de l'aridité, mais aussi du froid excessif dans les déserts continentaux de la Haute Asie centrale et dans ceux de l'Arctique. Des steppes très ouvertes, voire confinées dans les lits d'oueds, ou de maigres toundras livrent les matériaux superficiels éolisables à l'ablation éolienne. Il est établi que cette prise en charge s'effectue dès que la vitesse du vent atteint 4 à 5 mètres par seconde.

Le dépôt du sable résulte de l'état de surcharge provoqué par un ralentissement de l'air. Il peut provenir de changements dans la dynamique éolienne elle-même, ou des contraintes exercées sur l'écoulement de l'air par les surfaces parcourues. Les frottements liés à la rugosité d'un reg suffisent à déclencher l'ensablement. Ainsi amorcé, le dépôt tend à s'accentuer, car la saltation des grains de sable exige plus d'énergie sur une surface ensablée molle que sur un espace rocheux dur, favorable à leur rebondissement. Les hamadas sahariennes sont dépourvues de dunes, même en bordure des grands ergs. Des dunes d'obstacle s'édifient au vent et sous le vent des reliefs, mais aussi en raison du rôle de piège joué par les végétaux créateurs de buttes sablonneuses atteignant plusieurs mètres de hauteur quand il s'agit d'arbustes (jujubier, tamaris). Ces nebkas sont souvent prolongées par une flèche de sable libre, qui s'allonge à l'abri du vent dominant. Mais c'est dans les grands ergs, vastes massifs dunaires de plusieurs dizaines, voire centaines de milliers de kilomètres carrés (TaklaMakan), que l'accumulation éolienne s'exprime de[...]

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Écrit par

  • : professeur des Universités, professeur émérite à l'université de Paris-I-Panthéon-Sorbonne

Classification

Médias

Glacis d'ablation vers glacis d'épandage - crédits : Encyclopædia Universalis France

Glacis d'ablation vers glacis d'épandage

Régime endoréique - crédits : Encyclopædia Universalis France

Régime endoréique

Orogenèse - crédits : Encyclopædia Universalis France

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