ACCUMULATIONS (géologie) Accumulations marines
Les accumulations marines résultent soit de la sédimentation, soit de la construction biologique (cf. récifs).
La sédimentation est l'abandon de matériaux meubles en cours de transport. L'agent de transport, s'il s’exerce de manière temporaire, donne lieu à des accumulations instables, qui ne sont qu'une étape dans un déplacement appelé à reprendre des accumulations stables, dont normalement les éléments ne devraient plus être remis en mouvement, sinon à la suite d'une modification du milieu.
La construction biologique est le fait de plantes ou d'animaux qui extraient de l'eau de mer les minéraux nécessaires à leur croissance, les faisant ainsi passer de l'état dissous à l'état solide. Il existe aussi des phénomènes d'accélération biologique de la sédimentation, et de stabilisation biologique d'accumulations qui seraient restées instables si les fluctuations de la compétence de l'agent de transport avaient été seules en cause. Que les organismes vivants agissent comme fixateurs de minéraux dissous ou comme fixateurs de sédiments en transit, les constructions qui résultent de leur action sont de deux types : d'une part des constructions biologiques cohérentes, qui ne peuvent être remaniées qu'à la suite d'une érosion, et d'autre part des éléments meubles, qui peuvent être mis en mouvement au même titre que les matériaux détritiques, et s'associent avec eux dans les accumulations.
Réservant l'étude des constructions biologiques cohérentes pour l'article récifs, on ne traitera ici que des accumulations nées de la sédimentation, que celle-ci ait été ou non accélérée ou stabilisée par l'intervention des êtres vivants.
Après avoir exposé comment les agents de transport façonnent les accumulations, on montrera quels sont les principaux types d'accumulations marines : accumulations littorales de sables et de galets, accumulations vaseuses littorales, accumulations sablo-vaseuses du bas de l'estran, accumulations sous-marines.
Les agents de transport
La sédimentation étant le résultat d'un arrêt dans le transport, son mécanisme est étroitement lié à celui du transport.
Contrairement à une opinion encore répandue, les courants marins sont loin d'être le principal agent de transport en milieu maritime : les houles jouent un rôle bien plus considérable. Une brève esquisse de l'action de la houle à la côte est nécessaire pour faire comprendre les mécanismes qui règlent le profil et le plan des accumulations littorales meubles.
Action de la houle à la côte
Pour l'essentiel, les mouvements des sédiments littoraux sont réglés par le rapport qui existe, du point de vue de la compétence et de celui de la direction, entre le jet de rive, ou translation de l'eau vers le haut de la plage au moment de l'arrivée de la vague, et le retrait, ou ruissellement en nappe de cette même eau retournant à la mer selon la plus grande pente. À un moindre degré, la période de la houle, en réglant le lieu de la rencontre entre le retrait d'une vague et le jet de rive de la suivante, exerce aussi une certaine influence sur les accumulations littorales.
Lorsque la houle frappe de front le littoral, le jet de rive entraîne vers le haut de la plage une certaine quantité de particules meubles superficielles, dont la masse unitaire et la masse globale sont fonction de la compétence propre au jet de rive de chaque vague. Le retrait opère, lui aussi, un transport de même nature, mais il est exceptionnel que les compétences des deux transports antagonistes soient identiques. Hors ce cas, le bilan net est un transport, soit vers le haut, soit vers le bas.
Les vagues courtes et hachées mises en mouvement par les vents locaux donnent des jets de rive qui prolongent directement le déferlement, et sont de ce fait assez vigoureux,[...]
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Écrit par
- Jean-Pierre PINOT : professeur à l'université de Bretagne-Occidentale, Brest
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