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ACCUMULATIONS (géologie) Accumulations marines

Accumulations sous-marines

Le fond des océans a été longtemps considéré comme plongé dans un profond sommeil morphologique ; s'il est vrai que les agents de transport usuels y sont peu actifs, surtout à grande profondeur, certains facteurs, qui n'agissent qu'épisodiquement au voisinage de la côte et y sont masqués par la prédominance du déferlement et des courants de marée, prennent une grande importance relative sur la plateau continental et sur l'escarpement continental. Par contre, dans le domaine abysso-pélagique, à la fois profond et loin des côtes, les remaniements de sédiments sont rares, et l'essentiel de leur répartition est dicté par la nature de la pluie sédimentaire tombée de la surface.

Le domaine abysso-pélagique

Dans les grands fonds océaniques de 3 000 à 5 000 mètres de profondeur où se trouve habituellement le plancher des océans, dès lors que la distance de l'escarpement continental est supérieure à 200 ou 300 kilomètres, et que de surcroît aucun relief sous-marin majeur ne domine la plaine abyssale, il ne s'accumule sur le fond que le produit de la pluie venue de la surface, sans que les mouvements latéraux des sédiments posés sur le fond modifient sensiblement la répartition initiale.

Les sédiments tombés de la surface se répartissent en trois grandes catégories : d'abord les sédiments terrigènes grossiers entraînés loin au large par les glaces flottantes, et qui sont lâchés par elles lorsqu'elles fondent ; ensuite les sédiments terrigènes très fins transportés en suspension dans l'eau ; enfin les sédiments organogènes, composés pour l'essentiel des tests de la microfaune planctonique. Ces divers sédiments, et leur répartition spatiale, seront étudiés en détail dans l'article sédimentologie.

La répartition initiale des sédiments pélitiques, dans lesquels l'argile, au sens granulométrique du terme, joue un rôle important, peut être modifiée par gravité aussi longtemps que le tassement n'est pas effectué et que la couche superficielle se présente encore comme une boue très fluide : les boues déposées sur les reliefs mineurs vont se concentrer dans les bassins voisins, à l'intérieur desquels elles tendent à se disposer presque horizontalement. Quand deux bassins de profondeur différente sont en communication par un étroit passage traversant les reliefs qui les séparent, les sédiments se déposent horizontalement dans chacun d'eux, mais il semble y avoir un certain écoulement boueux dans le passage, de telle sorte que le bassin inférieur reçoive un apport de boue en provenance du bassin supérieur.

Les abords des reliefs et du précontinent

Lorsque la pente est plus sensible, et que des apports continentaux sont possibles autrement que par flottation ou en suspension, les caractères du fond changent : grâce à la pente, des mouvements de sédiments, massifs et soudains, sont possibles ; ils sont souvent déclenchés par des séismes, ou par de grandes tempêtes, durent peu de temps, et sont séparés par des intervalles dont l'unité de durée la plus courante semble être le millénaire.

À cause du rôle que semble jouer dans ces sortes d'éboulements la présence de boue dans l'eau, on désigne souvent ce phénomène sous le nom de courants de turbidité et les dépôts ainsi engendrés sous le nom de turbidites. En réalité, le fait que l'eau soit boueuse n'est pas à l'origine de la plupart de ces mouvements : c'est un phénomène secondaire dû au fait que, dans un sédiment qui s'éboule sous l'eau, les particules fines se mettent en suspension presque immédiatement. Mais en effet la turbidité de l'eau, une fois acquise, change la nature du phénomène, et prolonge au loin son action : c'est que l'eau boueuse, par sa densité, est apte à couler sous l'eau propre à la façon d'un torrent, exerçant une action érosive sur le fond, et[...]

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Vallum morainique et sandur - crédits : Encyclopædia Universalis France

Vallum morainique et sandur

Vagues - crédits : Martin Barraud/ The Image Bank/ Getty Images

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Houles courtes - crédits : Encyclopædia Universalis France

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