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ACHÉMÉNIDES

La dynastie perse des Achéménides, aux débuts légendaires, n'a d'abord régné que sur son peuple ; puis, après avoir conquis (vie s. av. J.-C.) tous les pays du reste de l'Orient, jusqu'à l'Asie centrale et à l'Inde, elle s'est trouvée, jusqu'à sa disparition (330 av. J.-C.), à la tête d'un empire d'une étendue (6 millions de kilomètres carrés) qui n'avait jamais été atteinte. Mais son histoire est toujours restée mal connue.

Achéménides : tableau généalogique - crédits : Encyclopædia Universalis France

Achéménides : tableau généalogique

-600 à -200. Philosophes et conquérants - crédits : Encyclopædia Universalis France

-600 à -200. Philosophes et conquérants

Pourtant, le plus ancien des historiens, Hérodote, un Grec du ve siècle avant J.-C., a rassemblé dans ses Histoires des renseignements recueillis auprès de ses contemporains et se rapportant au conflit entre Grecs et Perses, depuis ses origines légendaires jusqu'à la destruction de l'armée et de la flotte perses (479). Plus curieux que les gens de son temps, il reste, avec toute sa naïveté, notre meilleur informateur.

En effet, l'histoire des Achéménides est difficile à retracer à partir de leurs documents. En Orient, la voie orale tenait le rôle essentiel pour la transmission des ordres et des informations. Par ailleurs, les plus brillantes cultures, celles de la Mésopotamie et de l'Égypte, étaient en déclin et leurs écritures compliquées étaient de moins en moins employées. Quant aux peuples marchands, ils utilisaient leurs alphabets pour leurs comptes. Dans les palais perses, l'écriture, en dehors de la comptabilité, servait uniquement pour des inscriptions royales, qui avaient une valeur magique, comme l'indique l'emplacement de certaines : en effet, qui pouvait lire les textes des dépôts de fondation ou ceux de la falaise de Behistoun ? Le roi marquait sa présence par des formules monotones : nom et généalogie du souverain, remerciements au dieu. Si Darius Ier a fait exception, avec de longs récits de son avènement et de ses conquêtes, c'est pour masquer son usurpation ; après lui, le retour à la tradition a été rapide.

L'Empire achéménide n'a duré que deux siècles. Il était affaibli par la relative liberté que ses rois avaient dû concéder, à cause des distances, à leurs satrapes et aux communautés sujettes ; et il n'a pu résister à l'armée macédonienne. Déjà l'incendie de Persépolis, sur les ordres d'Alexandre, annonce la disparition rapide de la culture achéménide. Il faudra attendre les orientalistes du xixe siècle pour que l'on relise les textes perses anciens et 1931 pour que commence la restauration des palais de Persépolis.

La conquête de l'Orient

Le peuple perse, qui fait partie de la dernière vague indo-européenne ayant envahi l'Iran, apparaît dans l'histoire lorsqu'il entre en contact avec les Assyriens. Au ixe siècle avant J.-C., le pays de Parsoua est situé dans la cuvette du lac Rezaiyeh, et le pays de Parsoumash, dans les monts Bakhtiari (vers l'actuelle Khurramabad, au nord de Suse). Est-ce le début d'une longue émigration du nord-ouest au sud-est à travers le Zagros, ou bien s'agit-il de deux rameaux d'un même peuple, dont un seul, voisin de la Susiane, est destiné à marquer l'histoire ?

C'est en Parsoumash, en effet, qu'apparaît la dynastie achéménide, dont les origines obscures ont donné lieu à des hypothèses contradictoires. Leur nom viendrait de Hahamanish (Achéménès en grec), roi de Parsoumash et sans doute vassal de l'Élam. Son fils, Tshahipaïsh ( Téispès ; 675-645 env.) se proclame roi d'Anshan (au sud-est de Suse). Après avoir enlevé cette ville aux Élamites, il conquiert le pays de Parsa (l'actuel Fars – qui garde le nom des Perses – dans la province de Chiraz). Tshahipaïsh partage ses domaines entre ses deux fils, Ariaramna (645-600 env.), roi de Parsa, et Kourash Ier (Cyrus Ier ; 645-600 env.), roi d'Anshan, en Parsoumash, qui reste en principe sous la dépendance[...]

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Achéménides : tableau généalogique - crédits : Encyclopædia Universalis France

Achéménides : tableau généalogique

-600 à -200. Philosophes et conquérants - crédits : Encyclopædia Universalis France

-600 à -200. Philosophes et conquérants

Porteur d'offrande, art achéménide - crédits : Bridgeman Images

Porteur d'offrande, art achéménide

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