Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

ACHÉMÉNIDES

La fin d'une dynastie

À sa mort en 424, Artaxerxès Ier laissait dix-huit fils. C'est alors une période obscure avec des rois légendaires (Sogdianos) ou éphémères (Xerxès II). Puis un prince, Darius II (423-404), prend définitivement le trône en se débarrassant de ses autres frères, laisse gouverner sa sœur et épouse la féroce Parysatis. Suse exploite la guerre de Décélie (413-404) où Athènes commence à perdre sa suprématie maritime. Les satrapes financent la flotte spartiate et récupèrent quantité de villes helléniques d'Asie enlevées aux Athéniens. Mais Sparte, qui se sent pour cela déconsidérée aux yeux de l'opinion grecque, se montre une alliée incommode. Le satrape Tissapherne juge plus sage de pratiquer une politique de bascule entre les deux grandes cités helléniques ; il est désavoué par la cour de Suse qui confie le commandement en Asie Mineure au fils cadet du roi, Cyrus le Jeune, artisan de la victoire définitive de Sparte (405).

À la mort de Darius II, son fils aîné, Artaxerxès II (404-358), faible de caractère, épargne la vie de son frère Cyrus qui conspirait contre lui avec l'appui de Parysatis. Le jeune prince, revenu en Asie Mineure, rassemble des troupes et marche contre son frère, mais il est tué à la bataille de Kounaxa (401), près de Babylone. L'armée du prétendant se disperse, sauf les dix mille mercenaires grecs qui, menacés d'extermination, défient Artaxerxès ; ils traversent ses États et aboutissent sept mois plus tard à la mer Noire. L'exploit des Dix Mille discrédite l'Empire achéménide et provoque la convoitise du monde grec. Sparte, qui domine alors en Grèce, attaque les domaines du roi et se pose en libératrice des Grecs d'Asie Mineure (400), mais son armée est rappelée en Europe par une coalition hellénique suscitée par l'or perse (394).

Les Spartiates s'épuisent et bientôt le roi dicte sa paix (386) : il garde la côte de l'Asie et Chypre, les autres cités grecques restent indépendantes, ce qui signifie qu'il n'y aura pas d'empire athénien. Artaxerxès II peut désormais tenter de récupérer les provinces perdues : l'Égypte révoltée depuis 405, Chypre dominée par Euagoras de Salamine passé à la rébellion en 390. Le Chypriote finira par capituler (379), mais une série d'échecs aux portes de l'Égypte provoque le soulèvement général des satrapes d'Asie Mineure. La monarchie n'est sauvée que par la division de ses adversaires.

Artaxerxès II eut cent quinze fils de ses trois cent soixante concubines. Quelques-uns tentèrent d'abréger son règne : l'aîné fut tué, un autre fit tuer deux de ses frères avant de succéder à son père sous le nom d'Artaxerxès III (358-338). Dur et cruel, il restaure l'Empire. Après plusieurs échecs, il vient à bout des satrapes et de l'Égypte (346-343). Inquiet de l'ascension de la Macédoine, il soutient secrètement les adversaires du roi Philippe II, et ne se démasque que lors du siège de Périnthe, sur les Détroits, qui est sauvée par les Perses (340).

Mais l'impérieux monarque meurt empoisonné par l'eunuque Bagoas, qui fait boire également la coupe fatale au fils et successeur d'Artaxerxès, Oarsès (338-336). L'eunuque « faiseur de rois » choisit alors l'arrière-petit-fils de Darius II. Mais Darius III (336-330) se débarrasse de son protecteur Bagoas en lui faisant boire le breuvage que celui-ci lui destinait. Quant à Philippe II, il a envoyé une armée pour libérer l'Asie, mais sa progression est arrêtée par l'assassinat du roi de Macédoine (336). Son héritier Alexandre reprend son projet et annonce une grande expédition pour venger les Grecs des injures faites par Darius et Xerxès aux temples grecs.

Darius III est battu en Cilicie et en Assyrie, et assassiné en Hyrcanie par ses[...]

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

Classification

Médias

Achéménides : tableau généalogique - crédits : Encyclopædia Universalis France

Achéménides : tableau généalogique

-600 à -200. Philosophes et conquérants - crédits : Encyclopædia Universalis France

-600 à -200. Philosophes et conquérants

Porteur d'offrande, art achéménide - crédits : Bridgeman Images

Porteur d'offrande, art achéménide

Autres références

  • AFGHANISTAN

    • Écrit par , , , , , , et
    • 37 316 mots
    • 19 médias
    ...limitée. Nous savons cependant que, peu après, le pays fut conquis par le souverain mède Cyrus le Grand (559-530 av. J.-C.), qui le rattacha à l'empire achéménide. À la suite de cette conquête, la nouvelle religion put se répandre largement et devint la religion officielle de l'empire. Cependant, les Aryens...
  • ALEXANDRE LE GRAND (356-323 av. J.-C.)

    • Écrit par
    • 6 470 mots
    • 5 médias
    ...répartir entre ses membres l'effort de guerre, au demeurant modéré, imposé par Alexandre. La conjoncture était toutefois moins favorable que sous Philippe. Un bon organisateur, Darius III Codoman, régnait depuis 336 sur les Perses. Il disposait en Asie Mineure d'un remarquable stratège, le Rhodien Memnon....
  • ARTABAN LES

    • Écrit par
    • 1 016 mots

    Plusieurs rois parthes arsacides portèrent le nom d'Artaban. La lutte que la tribu iranienne des Parthes engagea, sous l'impulsion d'Arsakès, contre les Séleucides, vers ~ 250, avait pour objectif dernier, au-delà de la reconquête de l'indépendance nationale, la reconstitution...

  • BACTRIANE

    • Écrit par
    • 568 mots

    Ancienne région d'Asie centrale s'étendant entre les montagnes de l'Hindou-Kouch et l'Oxus (Amou-Daria), sur le nord de l'Afghanistan actuel. La Bactriane fut le premier foyer du zoroastrisme. Entre ~ 600 et 600, elle joua un rôle commercial important sur la route de...

  • Afficher les 25 références