ACHGABAT, anc. ACHKHABAD
Achgabat (ex-Achkhabad, de l'arabe achk, « amour », et du persan abad, « ville, lieu prospère ») est la capitale du Turkménistan, république d'Asie centrale ayant accédé à l'indépendance en 1991. Localisée sur le piémont septentrional du Kopet Dag et bordée au nord par le désert du Kara-Koum, la ville est située en périphérie du territoire national, à proximité de la frontière iranienne. Sa fondation en 1881 a participé du contrôle de l'Asie centrale par le pouvoir tsariste dans le contexte de la conquête coloniale, car ce fort militaire est rapidement devenu un important centre administratif régional desservi par la voie ferrée transcaspienne. Ce statut fut confirmé au moment de la formation de la République socialiste soviétique du Turkménistan en 1924, de sorte que la ville a concentré les fonctions politiques et les investissements durant la période soviétique. Le développement d'Achgabat a toutefois été ralenti par le tremblement de terre de 1948, lequel provoqua la destruction de la ville. Reconstruite selon les principes de l'urbanisme soviétique, celle-ci bénéficie depuis 1962 de l'approvisionnement du canal du Kara-Koum. À la veille de l'indépendance, Achgabat était le principal pôle administratif et industriel du Turkménistan, mais demeurait la plus petite des capitales soviétiques. Depuis 1991, la ville poursuit son essor, malgré le contexte incertain de la transformation post-soviétique. Officiellement, la population s'élevait à 744 000 habitants en 2007, contre 414 000 habitants au recensement de 1989. La croissance démographique rapide, certainement surestimée par les autorités, révèle l'attraction de la capitale, malgré le contrôle des migrations intérieures, mais découle également de l'extension du territoire municipal (420 km2). Ce dynamisme s'accompagne d'un remodelage de l'espace urbain, sous l'effet d'une politique urbanistique conçue pour magnifier le nouveau régime et le président – mort en 2006 –, Saparmourad Niazov « Turkmenbashy » (le chef des Turkmènes). Alors que de nouveaux quartiers résidentiels sont édifiés dans la périphérie méridionale, le cœur de la capitale est bouleversé par la reconstruction des bâtiments étatiques (palais présidentiel, ministères, etc.), dont le style architectural associe des motifs nationaux et des éléments de modernité. En marge de ces changements, les quartiers de maisons individuelles comme les grands ensembles construits pendant la période soviétique (mikroraïon) de même que certains équipements collectifs (réseaux d'approvisionnement et d'évacuation de l'eau) se dégradent, cependant que les évolutions socio-économiques entraînent une croissance des inégalités socio-spatiales.
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Écrit par
- Julien THOREZ : docteur en géographie, chargé de recherche au C.N.R.S., membre de l'U.M.R. 7528 Monde iranien et indien (C.N.R.S., Sorbonne nouvelle, EPHE, INALCO)
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Média
Autres références
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TURKMÉNISTAN
- Écrit par Encyclopædia Universalis , Isabelle OHAYON , Arnaud RUFFIER , Denis SINOR et Julien THOREZ
- 5 221 mots
- 4 médias
...s'est épanouie la ville de Merv, et du Tejen sont des lieux de peuplement ancestraux, de même que le piémont du Kopet Dag (2 942 m), où est située la capitale Achgabat. À l'ouest, contrairement au Lenkoran azerbaïdjanais et aux rivages iraniens, le littoral de la Caspienne apparaît comme un milieu hostile,...