- 1. Nomenclature
- 2. Structure des acides nucléiques
- 3. Synthèse totale des acides nucléiques
- 4. Propriétés physico-chimiques
- 5. Dénaturation de l'ADN. Hybrides moléculaires
- 6. Rôle de l'acide désoxyribonucléique
- 7. Rôle des acides ribonucléiques
- 8. Biosynthèse des acides nucléiques
- 9. Lésions et réparations de l'ADN
- 10. Pathologies réparationnelles
- 11. Bibliographie
NUCLÉIQUES ACIDES
Propriétés physico-chimiques
Utilisation des radiations dans l'analyse des acides nucléiques
Les acides nucléiques présentent en solution diluée un très intense spectre d'absorption en ultraviolet ; ce spectre est la résultante des spectres d'absorption individuels des purines et pyrimidines entrant dans leur constitution. Du point de vue quantitatif, il est intéressant car il permet de doser les acides nucléiques en solution pure (fig. 9).
Les méthodes utilisant la diffraction des rayons X fournissent des informations capitales en ce qui concerne la structure des molécules possédant un degré d'organisation élevé, ce qui est le cas des macromolécules d'intérêt biologique telles que les protéines cristallisées, les acides nucléiques macromoléculaires, les virus. Toutefois, la visualisation des structures à trois dimensions n'est pas directe et ne peut être obtenue que par une interprétation laborieuse des clichés photographiques de diffraction (cf. encadré : Découverte de la structure de l'ADN).
En revanche, la microscopie électronique permet une observation directe des macromolécules convenablement préparées ; bien qu'elle nécessite un appareil expérimental onéreux et des spécialistes hautement qualifiés, cette technique est cependant d'une interprétation beaucoup plus accessible.
Dans le cas des acides nucléiques, on doit d'abord isoler les molécules dans un état aussi voisin que possible de l'état natif pour éviter les fragmentations, puis les fixer par un ombrage métallique ; on obtient alors des clichés très intéressants, qui ont permis non seulement d'avoir une idée de la conformation des acides nucléiques macromoléculaires, mais encore de mesurer la dimension exacte des molécules (cf. fig. 5).
Centrifugation
L' ADN peut être fractionné par centrifugation en gradient de chlorure de césium, CsCl. Le césium a un poids atomique très élevé : 133. Si l'on soumet une solution de chlorure de césium 8 M à centrifugation rapide pendant trois jours, on constate qu'il s'établit un gradient linéaire de concentration correspondant à un gradient de densité entre 1,55 g/cm3 au sommet du tube et 1,80 g/cm3 au fond du tube. On peut dissoudre un mélange d'ADN dans la solution de chlorure de césium et centrifuger. Après soixante-douze heures, les différents ADN formeront des bandes à différents niveaux. On dit que la densité apparente d'une molécule d'ADN est la densité de chlorure de césium au niveau duquel l'ADN sédimentera en fin de centrifugation à l'équilibre. La densité apparente d'un ADN est proportionnelle au pourcentage de G-C qui le compose. On peut ainsi séparer différents ADN. On a également utilisé cette méthode pour séparer un ADN préalablement marqué par des isotopes lourds (15N, 2H) du même ADN non marqué. Les ARN extraits d'une cellule peuvent être fractionnés par centrifugation dans un gradient de saccharose linéaire entre 5 et 20 p. 100. Ce gradient est préformé dans le tube à centrifuger et on dépose à la surface le mélange d'ARN en solution. Après dix-huit heures de centrifugation à 50 000 g, on retrouve (fig. 10) la plupart des ARN séparés (on les détecte en expulsant lentement le liquide du tube et en mesurant en continu la densité optique à 260 nm). Cette méthode peu résolutive permet de séparer les grands ARN ribosomaux et les ARN de transfert 4 S.
Électrophorèse
L' électrophorèse en gel de polyacrylamide permet de séparer les macromolécules en fonction de leur charge et de leur poids moléculaire. Les acides nucléiques sont des polyanions comprenant la même charge par nucléotide, la séparation se fera seulement en fonction de leur longueur (et dans une certaine mesure de leur conformation).
Nous avons vu l'application de cette[...]
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Écrit par
- Jacques KRUH : docteur en médecine, docteur ès sciences, professeur de biochimie à la faculté de médecine de Cochin-Port-Royal
- Ethel MOUSTACCHI : directeur de recherche de classe exceptionnelle au C.N.R.S., unité 1292 (génotoxicologie et réparation de l'ADN)
- Michel PRIVAT DE GARILHE : ingénieur-docteur, docteur ès sciences, professeur au Conservatoire national des arts et métiers, ingénieur E.S.C.I.L.
- Alain SARASIN : directeur de recherche au C.N.R.S., directeur de l'Institut de recherche sur le cancer, agrégé de l'Université
Classification
Médias
Autres références
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