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ACIER Économie

Les échanges internationaux d'acier

Les évolutions différentes de la consommation et de la production d'acier dans les différentes zones du monde ont entraîné par voie de conséquence des transformations importantes au niveau des traditionnels flux d'échanges de produits sidérurgiques. En 1985, les échanges mondiaux de produits sidérurgiques (en excluant les échanges intra-communautaires) s'élevaient à 120,4 millions de tonnes et représentaient 21,3 p. 100 de la consommation mondiale d'acier. En 2006, les échanges ont atteint un volume record de 278,5 millions de tonnes, ce qui a représenté 24,7 p. 100 de la consommation mondiale. L'augmentation des capacités et donc de la production d'acier dans les nouveaux pays consommateurs n'a finalement pas réduit les volumes des échanges internationaux. Les échanges se sont maintenus et même nettement accrus depuis le milieu des années 1980, mais ce sont les pays, exportateurs et importateurs, qui ont changé. On peut scinder les pays ou zones en trois groupes distincts : les importateurs nets d'acier (importations moins exportations > 0), les exportateurs nets d'acier (importations moins exportations < 0), et enfin les pays qui ont changé de statut, passant d'importateurs nets à exportateurs nets ou inversement.

Les pays importateurs nets

Parmi les pays et zones importateurs nets figurent au premier rang les États-Unis d'Amérique. Traditionnellement le plus important pays importateur et, par le passé, un faible exportateur d'acier, les importations nettes de produits sidérurgiques ont toujours posé un problème aux gouvernements des États-Unis, dès lors que les producteurs nationaux entraient dans des périodes de difficultés, soit à cause d'une baisse de la production, soit par une baisse importante des prix. Dès lors que le marché faiblissait, les importations d'acier étaient toujours montrées du doigt comme la principale cause des difficultés des sidérurgistes américains, sans jamais envisager d'autres motifs plus structurels comme l'absence de restructuration ou le peu d'investissements pour la modernisation de l'outil sidérurgique. En conséquence, les gouvernements successifs ont toujours été prêts à suivre l'avis des sidérurgistes nationaux et à prendre des mesures pour la protection du marché américain, telles que l'imposition de droits antidumping ou de droits compensatoires. Certains hommes politiques sont même allés encore plus loin en proposant que le produit de ces droits soit reversé à la sidérurgie (amendement Bird de 2003).

En 1985, les importations nettes de produits sidérurgiques aux États-Unis se montaient à 21,2 millions de tonnes, correspondant à 22 millions de tonnes d'importations et 0,8 million de tonnes d'exportations. Les importations nettes ont diminué de manière importante jusqu'en 1991 lorsqu'elles n'étaient plus que de 8,5 millions de tonnes, les importations ayant baissé de 35 p. 100 à 14,3 millions de tonnes et les exportations ayant atteint le niveau record pour l'époque de 5,8 millions de tonnes. Depuis lors, les importations nettes d'acier ont fluctué, pour atteindre leur plus haut niveau en 1998 avec 33,1 millions de tonnes, correspondant à un bond des importations de 32,5 p. 100, soit dix millions de plus qu'en 1997, et atteignant le niveau record de 38,3 millions de tonnes alors que les exportations étaient aussi à un niveau élevé de 5,2 millions de tonnes. Depuis lors, si les importations nettes ont chuté à 13,8 millions de tonnes en 2003, reflétant à la fois une baisse des importations (grâce aux mesures de protection du marché), à 21,4 millions de tonnes, et la hausse des exportations à 7,6 millions de tonnes, elles sont ensuite revenues à un niveau proche de leur tendance à long terme, de l'ordre de 25 à 26 millions de tonnes, ce qui représente des importations de l'ordre de[...]

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