ACROPOLE D'ATHÈNES
Survivance
L'Acropole du ve siècle devint très vite « classique » : un point de référence pour la culture antique, qu'on vint visiter de tout le monde méditerranéen. Bien qu'ils aient encore connu divers moments de prospérité, les Athéniens n'y ajoutèrent que quelques bâtiments mineurs, ainsi la Chalcothèque, attestée pour la première fois en 371 avant J.-C. comme lieu d'exposition (ou de stockage ?) de diverses pièces d'armement. En revanche, les ex-voto privés et publics se multiplient : par exemple, vers 450, la statue du poète Anacréon, peut-être de Phidias, et le groupe d'Athéna et Marsyas de Myron ; vers 420, l'original de la Suppliante Barberini du Louvre ; le groupe de Procnè et Itys d'Alcamène ; le Cheval de Troie de Strongylion, en bronze. En 178 avant J.-C., la statue d'Eumène II de Pergame sur un quadrige de bronze, auquel succéda Agrippa peu avant notre ère, fut indiscrètement dressée sur une haute base devant l'avant-corps nord des Propylées. Un autre monument de ce type fut aussi érigé à l'angle nord-est du Parthénon. Vers 160-150 avant J.-C., le roi de Pergame, Attale II, fit installer sur le côté sud de l'Acropole une série de statues en bronze de Gaulois mourants pour commémorer ses victoires. En 27 avant J.-C., un incendie endommagea gravement l'Érechthéion, dont la façade ouest, jugée trop fragile, fut restaurée avec des entrecolonnements à moitié aveuglés ; la symétrie des deux façades s'en trouva altérée. En même temps, ce qui explique la reprise de motifs décoratifs de l'Érechthéion, fut édifié devant la façade est du Parthénon le petit temple rond de Rome et d'Auguste, baldaquin ionique à neuf colonnes – le seul monument d'époque impériale de l'Acropole. Relativement épargnés par l'incursion des Hérules (267 apr. J.-C.), les bâtiments classiques durent ensuite leur salut à leur transformation en église. Au Moyen Âge, les Propylées, devenus château fort, furent la résidence des ducs francs d'Athènes. Les destructions ne commencèrent qu'avec l'occupation turque, au xvie siècle. En 1687, durant le siège d'Athènes par les Vénitiens, un boulet fit exploser le Parthénon ; une petite mosquée s'y installa. Lord Elgin, outrepassant l'autorisation du sultan, fit emporter de 1801-1803 tout ce qu'il put (British Museum). Après l'ultime épreuve de la guerre d'indépendance, un décret royal du 14 février 1834 libérait l'Acropole de toute fonction militaire ; l'ère des recherches archéologiques (grande fouille de 1882-1890) et des restaurations commençait. Les vestiges du Parthénon sont mis en valeur au pied du site antique dans le musée de l’Acropole, dû aux architectes Bernard Tschumi et Michalis Photiadis et inauguré en 2009.
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Écrit par
- Bernard HOLTZMANN : ancien membre de l'École française d'Athènes, professeur émérite d'archéologie grecque à l'université de Paris-X-Nanterre
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Autres références
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RECONSTRUCTION DE L'ACROPOLE - (repères chronologiques)
- Écrit par Bernard HOLTZMANN
- 115 mots
— 447 -— 438 Construction du Parthénon, par Ictinos, pour abriter la statue votive d'Athéna Parthénos par Phidias.
— 438-— 432 Construction des Propylées ; réalisation des sculptures des frontons du Parthénon.
Entre — 438 et — 432 Phidias, accusé de détournement...
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RECONSTRUCTION DE L'ACROPOLE D'ATHÈNES
- Écrit par Bernard HOLTZMANN
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ACROPOLE
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Dans le monde grec, l'acropole (akropolis, « ville haute »), groupement de bâtiments installés sur une éminence, n'apparaît pratiquement qu'à l'époque mycénienne — la Crète ne semble pas avoir systématiquement isolé ses villes sur des hauteurs. On associe généralement l'apparition des acropoles...
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- Écrit par Bernard HOLTZMANN
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