ACTINOPODES
Acanthaires
Plusieurs classifications au sein de la classe des Acanthaires ont été proposées, fondées sur les seuls caractères du squelette. Celle de Schewiakov (1926), qui tient compte également des caractères cytologiques et des stades évolutifs, est la plus rationnelle (fig. 1). Cet auteur divise le groupe en différentes parties selon les modalités de liaison des spicules.
Les espèces les plus primitives, comme les Acanthochiasma (Holacanthaires), montrent dix spicules diamétraux qui traversent l'animal de part en part et se croisent en son centre. Elles ne possèdent pas de capsule centrale. Le cytoplasme est homogène et ne contient pas de myonèmes (sorte d'appareil musculaire des Protistes qui leur permet de rétracter des spicules). Les Acantholithium (Symphiacanthaires), quant à eux, ne possèdent pas de capsule centrale non plus, mais le cytoplasme contient des myonèmes.
Toutes les autres espèces possèdent vingt spicules radiaires qui convergent tous au centre où ils sont plus ou moins soudés entre eux. Les Arthracanthaires, espèces les plus évoluées, présentent des parties basales avec vingt spicules radiaires très étroitement réunis en un corps central. Le cytoplasme possède une capsule centrale ; les myonèmes sont très nombreux. Les spicules de ces espèces sont souvent pourvus d'apophyses formant une coque plus ou moins grillagée ou cuirassée, comme chez Phractopelta tessaraspis.
Cytologie
Le squelette
Le squelette est constitué de spicules rayonnant à partir du centre du corps selon des modalités variables en fonction des espèces. Leur nature chimique reste mal définie : généralement en sulfate de strontium (célestite) plus rarement en silicate d'aluminium et de calcium. Les formes les plus primitives sont pourvues de dix spicules diamétraux, les autres de vingt spicules radiaires.
Quelles que soient les espèces ou le mode d'union des spicules, les baguettes squelettiques de tous les acanthaires sont géométriquement disposées selon une même loi. Leurs extrémités distales sortent du corps en des points strictement déterminés. Ces points de sortie sont localisés sur cinq cercles parallèles, que l'on pourrait tracer sur le corps supposé sphérique de l'acanthaire. Par analogie avec ceux du globe terrestre, on distingue un cercle équatorial, deux cercles tropicaux et deux cercles polaires, et l'on donne ces mêmes qualificatifs aux spicules correspondants. C'est ainsi qu'on répartit les vingt spicules radiaires en plusieurs groupes :
– un groupe de quatre spicules équatoriaux qui sont perpendiculaires entre eux dans un seul plan (le plan équatorial) ;
– deux groupes de quatre spicules tropicaux (soit huit spicules) qui alternent avec les spicules équatoriaux, et sont inclinés de 300 par rapport au plan équatorial ;
– deux groupes de quatre spicules polaires (soit huit spicules) superposés (en projection) aux quatre spicules équatoriaux, mais formant avec eux un angle de 600.
Formation des coques
Plus de la moitié des espèces d'acanthaires conservent pendant toute leur vie ce squelette simple qui s'accroît sans changer de forme avec l'augmentation du volume du cytoplasme. Chez les autres espèces, au contraire, survient au cours de la croissance une complication du squelette qui aboutit à la formation de coques de protection entourant plus ou moins complètement le corps. Il apparaît d'abord sur les spicules des apophyses qui grandissent, se ramifient, puis se soudent entre elles pour former finalement des plaques planes ou convexes. Parfois, l'accroissement des plaques s'arrête avant qu'elles se touchent et la coque reste incomplète (Phatnacantha icosapis). Le plus souvent, leur accroissement se poursuit jusqu'à ce qu'elles s'accolent les unes aux autres pour former une coque complètement close (Dorataspis gladiator[...]
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Écrit par
- Patrick DE WEVER : professeur émérite, Muséum national d'histoire naturelle, Paris
- Robert GAUMONT : docteur d'État ès sciences
Classification
Médias
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