ADAM LE JEUNE NICOLAS SÉBASTIEN ADAM dit (1705-1778)
Membre d'une importante dynastie de sculpteurs lorrains, Nicolas Sébastien Adam est le frère cadet de Lambert Sigisbert et le fils de Jacob Sigisbert. Élevé par son père, il vient rejoindre son frère à Paris, fait un séjour à Montpellier avant de se rendre à Rome à ses propres frais. Il y reste de 1726 à 1734. De retour en France, il est engagé grâce à son frère par le roi et exécute en collaboration avec Lambert Sigisbert le grand groupe de Neptune et d'Amphitrite pour le bassin de Neptune dans le parc de Versailles. En 1736, il reçoit la commande importante, sous la direction de Boffrand, du décor en stuc de la chambre à coucher de la princesse à l'hôtel de Soubise à Paris, en des bas-reliefs à sujets mythologiques d'une remarquable élégance qui font de lui un des meilleurs représentants de l'art rocaille. Il présente alors plusieurs projets aux Salons, mais son modèle pour le tombeau du cardinal Fleury n'est pas retenu. Pour le compte du roi, il fait des bas-reliefs à l'abbaye de Saint-Denis, le bas-relief en bronze à la chapelle de Versailles représentant le Martyre de sainte Victoire, un des meilleurs de la série, un grand vase de marbre avec les attributs de l'Automne. Dans le domaine de l'art sacré, il sculpte pour les Jésuites un groupe : La Religion instruisant un jeune Américain (à Saint-Paul-Saint-Louis) et le décor en bas relief et en ronde bosse de la façade de l'église de l'Oratoire de la rue Saint-Honoré (disparu pendant la Révolution), une Vierge en marbre pour la cathédrale de Beauvais. Il exécute de 1747 à 1749 un des plus beaux monuments funéraires du xviiie siècle, le mausolée de la reine Catherine Opalinska, épouse du roi de Pologne et duc de Lorraine Stanislas Leczinsky, à l'église de Bonsecours à Nancy, où l'on voit la reine à genoux et la figure pleine de grâce d'un bel ange. Il exécute aussi le monument du duc Ossolynski, seigneur de la suite de Stanislas, et un buste en marbre du roi de Pologne. Le même souci d'élégance se retrouve dans les bas-reliefs à sujets mythologiques provenant d'un hôtel parisien et conservés aujourd'hui au musée Carnavalet. Le musée d'Amiens abrite un grand groupe en pierre, Angélique et Médor, provenant de l'hôtel de Choiseul à Paris, et les statues de Diane et d'Apollon qui ornaient l'hôtel d'Heilly. Peu acharné au travail, Nicolas Sébastien met un quart de siècle pour en finir avec son morceau de réception à l'Académie (1762), un poignant Prométhée (Louvre). Le château de Versailles conserve toujours l'Iris qui attache ses ailes, commandé dès 1743 et terminé seulement par son neveu Clodion, à qui il sut transmettre sa sensibilité et sa grâce exquise.
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Écrit par
- François SOUCHAL : professeur à l'université de Lille
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