ADÉNOVIRUS
Ces virus, découverts en 1953 par W. P. Rowe, avaient été initialement isolés à partir de tissus adénoïdiens (amygdales), d'où le nom d'adénovirus. Même si les adénovirus constituent des modèles d'étude de transformation cellulaire et de cancérisation chez les rongeurs, ils ne peuvent à ce jour être incriminés pour aucun cancer chez l'homme. Mais ces virus occupent une place importante en pathologie car ils sont associés à de nombreuses infections humaines, que nous passerons en revue. Par ailleurs, ils sont utilisés, depuis quelques années, dans les essais de thérapie génique, en qualité de vecteurs de gènes utiles pour obtenir un effet thérapeutique.
Structure
Les adénovirus sont des virus non enveloppés, à symétrie icosaédrique, d'un diamètre d'environ 80 nm (fig. 1).
Leur génome est constitué d'acide désoxyribonucléique (ADN), double brin, linéaire, non segmenté, comportant de 33 à 45 kilobases et subdivisé en une centaine d'unités de transcription.
On distingue au sein du génome des régions codant des protéines précoces dites E (Early) et des protéines tardives dites L (Late). Les gènes codant les polypeptides structuraux sont situés dans une même unité de transcription.
La particule virale renferme un complexe nucléoprotéique interne où l'ADN est lié à des protéines basiques. Le tout est entouré d'une capside (du latin capsa, « boîte ») de symétrie icosaédrique et de nature protéique formée de 252 sous-unités appelées capsomères. Ceux-ci sont de deux types :
– Les hexons, au nombre de 240, de symétrie hexamérique situés sur les faces et les arêtes de l'icosaèdre, portent plusieurs sortes d'antigènes (antigènes de genre et de type).
– Les pentons, au nombre de 12, avec un arrangement pentamérique, sont situés au niveau des sommets et portent des antigènes communs aux membres d'une même famille. La base des pentons est toxique pour les cellules touchées par l'infection virale, d'où l'effet cytopathologique (ECP).
Sortant des pentons, on observe des fibres d'hémagglutinine (HA) de longueur variable (de 9 à 33 nm) selon les sous-genres avec un bouton terminal.
Les adénovirus se fixent par ces fibres à des récepteurs présents sur les membranes des cellules cibles. Ces récepteurs sont pour la plupart des sérotypes, les mêmes que ceux empruntés par des virus appartenant à la famille des entérovirus, les coxsakie virus. Il s'agit des récepteurs CAR (coxsackievirus adenovirus receptor) appartenant à la famille des immunoglobulines.
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Écrit par
- François DENIS : docteur en médecine, docteur d'État ès sciences, professeur des Universités en bactériologie, virologie, hygiène
Classification
Média
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