ADÉNOVIRUS
Classification et propriétés biologiques
La famille des Adenoviridae est subdivisée en quatre genres, deux décrits depuis plusieurs années, les Aviadenovirus (18 espèces hôtes) et les Mastadenovirus (90 espèces hôtes) infectant les mammifères, dont les humains, et deux autres genres individualisés plus récemment, les Atadenovirus et les Siadenovirus.
En combinant des critères morphologiques (longueur des fibres), biologiques (hémagglutination des hématies de rat ou de singe rhésus), physicochimiques et génétiques (composition en Guanine + Cytosine dite G + C p. 100, homologie des ADN), on subdivise les adénovirus humains en six sous-genres (A, B, C, D, E, F). Chaque sous-genre, appelé initialement sous-groupe, comporte un certain nombre de sérotypes distincts capables d'induire dans l'organisme infecté des anticorps neutralisants spécifiques. On distingue actuellement pas moins de 51 sérotypes humains.
Le sous-genre A comporte 3 sérotypes 12, 18, 31, qui, inoculés à des hamsters nouveau-nés, provoquent des tumeurs en deux mois chez tous les animaux (sarcomes, lymphosarcomes) ; ces tumeurs contiennent un néo-antigène tumoral (antigène T), de même que les cellules transformées in vitro par ces mêmes virus. Le mécanisme menant à la cancérogenèse pour ces sérotypes est attribué à la capacité d'une protéine (E1B) à se fixer sur la protéine Rb pour l'inhiber. Rappelons que cette protéine Rb est le produit d'expression d'un anti-oncogène normal et indispensable du génome cellulaire. Cette découverte de virus humains oncogènes a fait suspecter pendant plusieurs années une implication de ces virus dans des tumeurs solides ou leucémies chez l'homme, sans qu'un début de preuve ait été apporté à ce jour.
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- François DENIS : docteur en médecine, docteur d'État ès sciences, professeur des Universités en bactériologie, virologie, hygiène
Classification
Média
Autres références
-
ŒIL HUMAIN
- Écrit par Jean-Antoine BERNARD et Guy OFFRET
- 11 129 mots
- 13 médias
...après une période aiguë de une à trois semaines ; à ce titre, elle a des conséquences sociales parfois non négligeables. Mais elle régresse sans séquelle. Elle est due à un adénovirus type 8 anciennement dénommé APC parce qu'il pouvait donner un tableau de fièvre « adéno-pharyngo-conjonctivale ».... -
VIROLOGIE
- Écrit par Sophie ALAIN , Michel BARME , François DENIS et Léon HIRTH
- 10 458 mots
- 8 médias
Chez les animaux, les virus à ADN sont très nombreux et responsables d'infections plus ou moins graves. Les adénovirus, par exemple, ont un génome de 20 à 24 × 106 daltons (Da). Il est linéaire, mais peut, à cause des redondances terminales qu'il présente, se retrouver sous forme d'ADN simple... -
VIRUS
- Écrit par Vincent BARGOIN
- 8 338 mots
- 4 médias
Deux types de virus vecteurs font principalement l'objet d'expérimentations : l'adénovirus, virus à ADN infectant les cellules quiescentes, et des rétrovirus, qui n'infectent que les cellules en division, ce qui peut permettre une certaine spécificité cellulaire de la thérapie, comme l'infection sélective...