ADÉNOVIRUS
Les adénovirus, vecteurs en thérapie génique
L' utilisation des adénovirus comme vecteurs en thérapie génique a entraîné un regain d'intérêt pour cette famille de virus.
Les adénovirus se répliquent dans les noyaux des cellules infectées. Leur tropisme très large leur permet d'infecter une grande diversité de cellules, de plus ils ont un génome de grande taille dont on peut remplacer une partie par un gène d'intérêt, à condition de conserver les séquences virales nécessaires à sa réplication. Plusieurs essais ont été menés avec administration du vecteur par les voies respiratoires, site de pénétration préférentiel du virus dans l'organisme. Ils ont concerné notamment des patients atteints de mucoviscidose. Cependant, un accident mortel avec défaillance multiviscérale a remis en cause l'utilisation des adénovirus comme vecteurs d'expression chez l'homme.
Outre la toxicité directe des vecteurs adénoviraux, il faut prévenir les risques de recombinaison avec des séquences virales endogènes ou de complémentation in vivo par un adénovirus sauvage...
De plus, un autre obstacle tient à l'existence d'anticorps de groupe anti-adénovirus qui risquent de réduire l'efficacité du traitement de thérapie génique utilisant ce vecteur ; aussi a-t-on développé récemment des recombinants avec des adénovirus non plus humains, mais animaux.
Enfin, le problème de la perte du génome adénoviral au cours des divisions doit être résolu en réalisant des réplicons (informations génétiques capables de se répliquer).
Les difficultés actuelles ne doivent pas faire abandonner cette voie de recherche, mais le recours à ces vecteurs nécessite une synergie technique et un partage de compétences entre généticiens et virologues.
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- François DENIS : docteur en médecine, docteur d'État ès sciences, professeur des Universités en bactériologie, virologie, hygiène
Classification
Média
Autres références
-
ŒIL HUMAIN
- Écrit par Jean-Antoine BERNARD et Guy OFFRET
- 11 129 mots
- 13 médias
...après une période aiguë de une à trois semaines ; à ce titre, elle a des conséquences sociales parfois non négligeables. Mais elle régresse sans séquelle. Elle est due à un adénovirus type 8 anciennement dénommé APC parce qu'il pouvait donner un tableau de fièvre « adéno-pharyngo-conjonctivale ».... -
VIROLOGIE
- Écrit par Sophie ALAIN , Michel BARME , François DENIS et Léon HIRTH
- 10 458 mots
- 8 médias
Chez les animaux, les virus à ADN sont très nombreux et responsables d'infections plus ou moins graves. Les adénovirus, par exemple, ont un génome de 20 à 24 × 106 daltons (Da). Il est linéaire, mais peut, à cause des redondances terminales qu'il présente, se retrouver sous forme d'ADN simple... -
VIRUS
- Écrit par Vincent BARGOIN
- 8 338 mots
- 4 médias
Deux types de virus vecteurs font principalement l'objet d'expérimentations : l'adénovirus, virus à ADN infectant les cellules quiescentes, et des rétrovirus, qui n'infectent que les cellules en division, ce qui peut permettre une certaine spécificité cellulaire de la thérapie, comme l'infection sélective...